Restauration: le phénomène du «no-show» se poursuit
Coup d'oeil sur cet article
Même si les restaurateurs tentent de trouver des solutions pour contrer le phénomène du «no-show» (soit, le non-respect des réservations), le message ne passe pas encore auprès de tous les clients.
• À lire aussi: Un restaurateur va faire payer les no-shows
Mardi soir, au restaurant La Grolla, dans la Côte d’Abraham (à Québec), deux groupes pour un total de 19 clients avaient fait des réservations, mais ne se sont pas présentés.
Pour l’équipe du petit restaurant suisse où on peut accueillir une cinquantaine de personnes, il s’agit d’une perte importante impossible à récupérer.
«Ça n’a pas de bon sens. Ce soir encore, on avait un groupe de 14 et un autre de cinq personnes. Ça ne va pas bien. Ça arrive trop souvent et on aimerait pouvoir imposer une pénalité», explique le gérant Olivier Le Hécho.
Des pertes importantes
Malgré les dénonciations, les exemples se multiplient.
Qui plus est, janvier n’est pas le meilleur mois de l’année tout juste avant le début du Carnaval de Québec.
«Pour un petit restaurant comme nous, ça paraît. On a essayé de rappeler pour confirmer la réservation et le numéro était hors service. On s’est fait niaiser pas mal», ajoute-t-il.
«On dirait que le message ne se rend pas. Aux États-Unis, on prend le numéro de carte de crédit. Dans les hôtels ici, on retient un dépôt. Je pense que les gens sont en faveur. Ce soir, on aurait pu prendre quelques tables de passants mais avec une réservation, c’est impossible», explique Dave Thivierge, serveur au même endroit.
Au cours du mois de janvier 2023, La Grolla a cumulé 26 «no-show» pour un total de 113 personnes absentes.
Actuellement, le pourcentage de «no-show» dans les restaurants serait de 18 à 20 % selon Jean-Sébastien Pothier, cofondateur de la plateforme de réservation en ligne Libro.
Le phénomène entraîne des pertes financières importantes chez les restaurateurs.
«Ça touche aussi les employés, ce ne sont pas juste les restaurateurs. Et ça nous empêche de donner des tables à certains clients», a souligné récemment Yannick Parent, propriétaire de plusieurs restaurants à Québec, dont le Bello Ristorante.
Entre 5$ et 20$
Est-ce qu’une liste noire de «mauvais clients» pourrait être créée et partagée entre les différents restaurants ? Pas pour l’instant, pour des raisons légales.
Les restaurateurs réclament depuis plusieurs mois le droit de prélever un montant sur la carte de crédit en cas de non-présentation à une réservation.
L’Association Restauration Québec (ARQ) réclame le droit de facturer entre 5$ et 20$ aux clients qui ne se présentent pas après une réservation.