[PHOTOS] Coût des logements: un rassemblement sous le froid pour réclamer un gel de la hausse des prix
Un homme a même reçu une augmentation de 1900$
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Une trentaine de membres de la Coalition de Québec contre les hausses de loyers et plusieurs autres organisations se sont rassemblés devant les bureaux du Tribunal administratif du logement à Québec, mercredi matin, afin de réclamer un gel de la hausse du prix des logements.
Ils ont bravé le froid intense notamment pour demander à la nouvelle ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, d’agir rapidement et décréter un gel des loyers pour l’année 2023.
Le gel est une demande qui perdure depuis des années, mais aucun geste concret n’a été posé par le gouvernement de la CAQ, déplore Nicole Dionne, porte-parole pour la Coalition de Québec contre les hausses de loyers.
«Ça fait des années qu’on demande de rencontrer la ministre responsable», poursuit Mme Dionne.
Dans un contexte d’inflation, la Coalition souhaite donner un peu d’oxygène aux locataires en difficulté financière qui sont de plus en plus nombreux.
«On reçoit tous les jours des dizaines et des dizaines d’appels de locataires qui nous demandent de valider si les [hausses] demandées sont adéquates ou pas», souligne la porte-parole.
Selon la Coalition, entre 2019 et 2022, un loyer de deux chambres à coucher dans la région métropolitaine de Québec a augmenté de 113$ par mois, soit une majoration de 13,2%. Du jamais vu depuis les années 1980.
Hausse de 1900$
Plusieurs locataires font face à des hausses qui vont au-delà d’une centaine de dollars. La porte-parole a fait également mention de la situation d’un homme vulnérable, vivant dans une résidence pour aînés, qui doit se battre contre une augmentation de 1900$.
«Les gestionnaires ont décidé que le résident avait besoin de services supplémentaires et ont déterminé ce montant comme hausse», se désole Mme Dionne.
La Coalition se dit consciente que les propriétaires font également face à l’augmentation du coût de la vie, mais elle estime que les hausses souvent ne respectent la procédure à suivre pour en déterminer le montant.
«Là, ce qu’on constate, c’est que les propriétaires en profitent largement», fait-elle valoir.
Ultimement, la Coalition souhaite que le gouvernement établisse un contrôle obligatoire des loyers, comme il se fait en Ontario notamment.
Toutefois, Mme Dionne estime que le lobby des propriétaires est beaucoup plus puissant qu’eux. Elle rapporte d’ailleurs que la CAQ a rencontré de nombreuses fois les corporations de propriétaire, alors qu’eux n’ont jamais réussi à obtenir une rencontre.
«Il n’y a aucun, aucun souci des locataires, particulièrement les plus vulnérables», dénonce-t-elle.
La mobilisation s’est conclue par un petit coup d’éclat.
Les participants ont rempli un congélateur de nombreux formulaires d’avis d’augmentation de loyers et l’ont livré en imitant une formule de courrier recommandé dans l’édifice Marie-Guyart, où se trouve le bureau de la ministre Duranceau.
Au TAL de trancher
La ministre responsable de l’Habitation dit ne pas être indifférente à cette situation et rappelle la mise en place d’un bouclier anti-inflation afin d’en limiter les impacts et la hausse du coût de la vie.
Toutefois, il n’est pas dans les projets de la CAQ d’instaurer l’imposition d’un gel des loyers aux propriétaires, «car en ce qui concerne le contrôle de l’augmentation des loyers: c’est au Tribunal administratif du logement (TAL) de jouer le rôle d’arbitre», a précisé Philippe Couture, attaché de presse de la ministre.
Finalement, M. Couture rappelle également la bonification du Programme Allocation Logement (PAL), qui permet aux ménages dans le besoin de recevoir une allocation-logement allant de 100$ jusqu’à 170$ par mois.