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Les pee-wee de l'Ukraine débarquent: «Je n'arrive pas à croire ce qui arrive»

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«Je n’arrive pas à croire ce qui arrive. Mon rêve était de venir au Canada et il se réalise. C’est tellement cool!».

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Le jeune Maksym Shtepa a résumé, en une phrase, ce qu’on pouvait lire dans les yeux de ses 16 autres coéquipiers de l’équipe ukrainienne lorsqu’ils ont mis les pieds à l’aéroport de Montréal en vue de leur participation au Tournoi international de hockey pee-wee de Québec, mercredi.

Photo Kevin Dubé

«Je me sens tellement bien. D’avoir la chance de représenter mon pays est un honneur. Je suis fier de faire partie des 17 meilleurs joueurs de notre pays», ajoutait, quelques mètres plus loin, son coéquipier Maksym Kuharenko.

Photo Agence QMI, Joël Lemay

ÉMOUVANT

Les traits tirés par de longues heures de vol, il y avait quelque chose d’émouvant, de voir ces jeunes pee-wee débarquer à la sortie de l’aéroport et de voir leur regard lorsqu’ils ont été accueillis par les flashs des caméras de télévision et le crépitement des appareils photo.

Photo Agence QMI, Joël Lemay

«J’avais les yeux dans l’eau quand je les ai vus sortir, avec tous les photographes autour d’eux. C’est tellement fou comme expérience», m’a lancé François Robert, l’un des quelques membres à avoir pris part au convoi de trois fourgonnettes mercredi, visant à aller les récupérer à Montréal et les conduire par la suite à Québec.

Les jeunes hockeyeurs sont arrivés à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, mercredi. Sur place, ils ont reçu des manteaux aux couleurs du drapeau ukrainien.
Photo Agence QMI, Joël Lemay
Les jeunes hockeyeurs sont arrivés à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau, mercredi. Sur place, ils ont reçu des manteaux aux couleurs du drapeau ukrainien.

Parce que j’ai eu la chance d’accompagner ce convoi, mercredi et d’y rencontrer des jeunes pour qui la plus belle aventure de leur vie a probablement débuté, mercredi. 

Sur le chemin du retour, j’étais accompagné d’Olivier Hubert-Benoit, responsable de toute la partie logistique du voyage québécois des Ukrainiens et de six membres de l’équipe : Yehor Kosenko, Ivan Bilozerov, Mykyta Saskevitch, Maksym Kuharenko, Yehor Shraier et Dmytro Korzh.

Photo Stevens LeBlanc

CANADIENS ET OVECHKIN

Et l’ambiance était à la fête à l’intérieur de la fourgonnette. Bon, on ne peut pas exactement vous dire tout ce qu’ils se sont raconté — notre ukrainien est plutôt mauvais même si on a appris que pryvit voulait dire bonjour — mais ils avaient du plaisir. Beaucoup de plaisir.

Pourtant, il y a quelques semaines à peine, ces jeunes étaient répartis aux quatre coins de l’Europe. Deux, Shraier et Kozh, étaient au beau milieu de la guerre, en Ukraine, tandis que les quatre autres s’étaient réfugiés en Slovaquie, en Tchéquie, en Allemagne et en Roumanie avec leur famille. Mais tout ça, mercredi, c’était secondaire. Mercredi, ils étaient Team Ukraine Select, une équipe de hockey venue ici et pas seulement pour la belle histoire. Mercredi, ils étaient de jeunes adolescents pour qui le hockey venait mettre un baume sur le drame qu’ils vivent chez eux.

Photo Agence QMI, Joël Lemay

«Monsieur, pouvez-vous nous parler du hockey au Canada, SVP?», m’a lancé Yehor Kosenko en début de route, pendant que Shraier filmait à l’aide d’une petite caméra.

Une grande question, si elle en est une ! Au final, on a parlé des Canadiens — ils ont tous poussé un grand «oh!» d’exclamation quand on est passé à côté du Complexe sportif Bell de Brossard et qu’ils ont vu le signe du Tricolore. 

Photo Stevens Leblanc

La dernière fois qu’on les avait vus s’exclamer aussi fort, c’était... une demi-heure avant, lorsqu’ils avaient vu la boîte de beignes qui les attendait dans la voiture! Durant la discussion, on a aussi réalisé à quel point la géopolitique et le hockey étaient deux choses distinctes, pour ces jeunes hockeyeurs, lorsqu’on a demandé à l’un d’eux qui était son joueur préféré et qu’il a répondu... Alex Ovechkin!

«Je l’aime, même s’il est vieux», s’est-il justifié candidement, par la suite.

Les membres de l’équipe sont enfin arrivés à destination, au Centre Vidéotron de Québec, en soirée.
Photo Stevens LeBlanc
Les membres de l’équipe sont enfin arrivés à destination, au Centre Vidéotron de Québec, en soirée.

L’ÉQUIPE DE L’HEURE

On a aussi évidemment parlé des Remparts, qu’ils iront voir jouer samedi après-midi contre les Wildcats de Moncton, mais on les a aussi prévenus : l’équipe de l’heure à Québec, en ce moment, c’est eux!

«Oui, on a vu nos photos dans plusieurs articles», a lancé avec fierté, l’un d’eux.

Photo Stevens Leblanc

Difficile de savoir s’ils ont vraiment conscience de ce qui les attend et de l’engouement qu’ils suscitent depuis deux semaines, et pas seulement à Québec. Une chose est sûre, ils ont de l’ambition!

«On a de bons joueurs, de bons gardiens et de bons entraîneurs. On joue dans le AA, mais je pense qu’on pourrait jouer dans le AA Élites, au moins!» lance le jeune Shtepa.

Victoires ou non, pour la première fois en près d’un an, la guerre ne fera plus partie du quotidien de ces adolescents. 


L’Ukraine débutera au Tournoi pee-wee le 11 février, à 11 h 45 face aux Bruins Junior de Boston.

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