Qualité de l'air à Limoilou: «Un manque complet de respect» selon des citoyens
Les conditions de publication du rapport sur la qualité de l’air à Limoilou dénoncées
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Le volumineux rapport sur la qualité de l’air à Limoilou a été dévoilé dans des conditions qui démontrent « un manque complet de respect envers la population », ont déploré plusieurs citoyens en réclamant qu’une nouvelle séance d’information soit rapidement organisée.
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Le document de 1 200 pages – dont 1 000 pages d’annexes – a été mis en ligne mardi vers 15 h sur le site Internet du ministère de l’Environnement. Or, la séance d’information qui lui a été consacrée s’est déroulée à peine quatre heures plus tard.
« On a voulu jeter une couverture sur quelque chose. Ça frise le ridicule. Les communications ont fait tout ce qu’il ne fallait pas faire pour un seul événement », s’est insurgé Marcel Paré, résident de Limoilou et porte-parole de la Table citoyenne Littoral Est.
Le choix du lieu
D’après lui, « ou bien c’est une décision politique malhabile ou une maladresse des communications. Le ministère de l’Environnement a été très cavalier envers la population de Limoilou ».
Aussi, la séance de mardi soir a étrangement eu lieu dans un hôtel de la Haute-Ville plutôt qu’à Limoilou.
Pire encore, M. Paré et de nombreux citoyens n’ont pas pu y assister, car ils participaient en même temps à une rencontre de la Ville de Québec, prévue de longue date, consacrée au développement durable.
« Objectivement, on a le droit d’avoir une présentation dans notre milieu de vie et d’avoir un temps raisonnable pour se faire une opinion personnelle », a laissé tomber M. Paré en demandant formellement la tenue d’une nouvelle séance d’information.
Ces mêmes critiques ont d’ailleurs été entendues mardi soir lors de la séance d’information.
À ce moment-là, le chimiste Jean-Pierre Charland, président du Groupe de travail, a assuré ne pas être responsable du choix de la date, de l’heure ou du lieu de la présentation. Ce dernier n’a pas fermé la porte à la tenue d’une nouvelle rencontre explicative.
Réaction du ministre
Interrogé quant à cette façon de faire, le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, a relancé la balle dans la cour de Québec solidaire.
« Je vous ramène à la lettre qu’a publiée Sol Zanetti (député solidaire). Il urgeait la publication du rapport. On l’a publié à peine deux jours après l’avoir reçu », a-t-il affirmé, mercredi.
Le ministre a rappelé que l’activité de mardi n’était pas une séance de consultation, mais bien d’information.
« Les gens qui se sont présentés là et ne l’avaient pas lu, la séance servait à ça, c’était de les informer sur la teneur du rapport », a-t-il signalé.
-Avec Stéphanie Martin
ENTENDU À LA SÉANCE D’INFORMATION
« Pas mal de gens, entre autres les responsables de conseils de quartiers et de la Table citoyenne Littoral Est, sont [au même moment] à la rencontre [de la Ville de Québec]. J’ai eu plusieurs communications cet après-midi [mardi] avec des gens qui étaient déçus, pour ne pas dire consternés, de ne pas pouvoir être présents »
-Réal Caron, les Amis de la Terre.
« Je comprends que vous [le chimiste Jean-Pierre Charland] êtes engagé par le ministère de l’Environnement. Mais pourquoi est-ce que vos recommandations ne portent pas sur un retour en arrière sur cette modification à la norme [quintuplant le seuil de concentration quotidien permis de nickel] ? »
-Isabelle Arseneau, résidente du Vieux-Limoilou et coauteure d’un mémoire rédigé par des parents inquiets.
« Mon mandat, c’était de me baser sur les observations de suivi de qualité de l’air [...] Mon mandat n’était pas d’examiner si la norme [sur le nickel] est appropriée ou pas... malheureusement »
-Jean-Pierre Charland, président du groupe de travail indépendant chargé de brosser un portrait de la contamination de l’air dans le quartier Limoilou.
