Le premier train à hydrogène vert en Amérique du Nord entre Québec et Charlevoix

Pour la toute première fois en Amérique du Nord, un train à hydrogène vert circulera entre Québec et Charlevoix, dès juin prochain, dans le cadre d’un projet pilote avec Alstom. Le premier ministre François Legault a annoncé une contribution gouvernementale de 3 millions $.  

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Le projet est évalué, globalement, à près de 8 M$. Le constructeur français, qui a fait l’acquisition de Bombardier Transport il y a deux ans, pilotera une période d’essai d’une durée de trois à quatre mois, soit pendant toute la saison touristique estivale. 

D’une capacité de 120 passagers, le train de démonstration de la série «Coradia iLint» d’Alstom, qui sera importé d’Europe au printemps, sera du même type que ceux en opération depuis 2018 en Allemagne et depuis peu, en France. 

Photo d'Archives, AFP

Ce train «100 % zéro émission» remplacera un des trois trains au diesel exploités pendant l’été par le chemin de fer de Charlevoix, qui appartient au Groupe Le Massif. Il circulera entre Québec et Baie-Saint-Paul du mercredi au samedi, à compter du 17 juin. 

Son ravitaillement en hydrogène sera assuré par l’entreprise Harnois Énergies, qui fabrique ce carburant vert à Québec, par électrolyse de l'eau, avec de l’électricité. 

«On pense que c’est très prometteur et il faut être associé à cette innovation qui va continuer de s’améliorer», a déclaré le premier ministre François Legault, en rappelant que la Caisse de dépôt et placement du Québec est maintenant le plus gros actionnaire d’Alstom.

Projet stratégique

Il s’agit d’une «bonne nouvelle pour la mobilité durable au Québec», s’est réjoui le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon. 

«J’ai hâte de faire un tour dans Charlevoix l’été prochain», a lancé le ministre, qui plus tôt cette semaine, a pourtant indiqué que des projets requérant l’équivalent de 9000 mégawatts d’électricité ne pourront voir le jour dans les prochaines années. 

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«Ce n’est pas réaliste: on n’a pas l’électricité, a réitéré M. Fitzgibbon. Par contre, on va appuyer certains projets stratégiques comme celui d’Alstom.» 

Le géant français Alstom, qui est un leader mondial de l’industrie ferroviaire, est la «seule entreprise à pouvoir proposer un train éprouvé testé et prêt pour la production en série», a fait valoir M. Fitzgibbon. 

Vitrine technologique

Le projet pilote entre Québec et Baie-Saint-Paul «va servir de vitrine technologique pour le marché nord-américain», a-t-il souligné. 

Une fois la période test terminée, le train sera vraisemblablement renvoyé en Europe, puisque pour l’heure, aucun autre projet n’a été identifié pour que l’expérience se répète ailleurs au Québec. Le président d’Alstom Amériques, Michael Keroullé, a reconnu que ce train de démonstration n’a pas été conçu pour les conditions hivernales québécoises. 

Mais «le train est très demandé, il a roulé dans huit pays, il vient en Amérique, il y a déjà beaucoup de demandes au sud de la frontière, donc on est en discussions», a laissé planer M. Keroullé.