Trudeau, l’inoxydable
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Décidément, malgré son apparence de gentil garçon, d’acteur talentueux et de politicien à ses heures, Justin Trudeau est plus brutal que ne l’était son père.
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Le père était arrogant, tranchant et ses préjugés à l’endroit des Canadiens français de son époque ont marqué sa politique d’affrontement permanent avec le Québec nationaliste, incarné par René Lévesque.
Pierre Elliott Trudeau a cassé René Lévesque, celui que les Québécois désignaient affectueusement de « Ti-Poil », un terme extrêmement violent par ailleurs dans la bouche des adversaires du «séparatisme» à travers le Canada.
Pierre Elliott Trudeau, francophone par son père et anglophone par sa mère qu’il vénérait, a toujours cru que les Canadiens français avaient besoin des Anglo-Saxons et de leurs institutions. Car Trudeau se méfiait du nationalisme canadien-français qui l’avait pourtant attiré, plus jeune.
En d’autres termes, le Canada, terre de la démocratie, devait sevrer le Québec des tentations fascisantes.
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Octobre 1970
Trudeau père a eu l’occasion de se déployer lors de la crise d’Octobre en 1970, alors qu’une poignée de fanatiques se croyant révolutionnaires ont commis les crimes que l’on sait. Trudeau en a profité pour faire voter la Loi sur les mesures de guerre.
Notons qu’aux États-Unis, durant les pires émeutes raciales, les libertés civiles n’ont jamais été abolies comme cela a été le cas au Canada.
Trudeau a vaincu René Lévesque par la suite et le tout a été scellé avec le rapatriement de la Constitution en 1982, alors que le Québec dirigé par le PQ refusait de parapher la nouvelle Constitution canadienne.
Justin Trudeau, hippy peace and love, a été couronné roi par les Canadiens et par un nombre de Québécois qui rêvaient du jeune prince, dont la principale qualité était à leurs yeux d’être le fils fougueux, sexy et séduisant. Les femmes de 7 à 77 ans l’adoraient et les hommes assoiffés de pouvoir le voyaient comme l’homme le plus apte à perpétuer le pouvoir libéral, propriétaire historique national du Canada depuis 1867.
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Sauveur
Justin Trudeau a espéré faire sa marque après son père flamboyant. Il était moins équipé intellectuellement, mais plus ludique et plus porté sur les modes de son époque. Entouré de fans de sa génération, il a conçu le Canada postnational et multiculturel, lançant ses slogans aux exploités du monde et à tous ceux qui veulent quitter des pays tyranniques et pauvres. En fait, Justin aime tous les discriminés de la Terre – sauf les Québécois francophones, apparemment – et il rêve de tous les sauver.
C’est pourquoi son choix de madame Elghawaby ne devrait pas nous étonner. Elle est née en Égypte et est arrivée petite fille au Canada à partir de l’Indonésie, où son père travaillait comme ingénieur. Justin Trudeau aurait pu offrir le poste qu’il lui a donné à des dizaines de femmes musulmanes québécoises. Mais il a choisi une intégriste religieuse portant le hijab strict. Ignorait-il ses propos sur les Québécois supposément islamophobes? En fait, ne souhaitait-il pas une «vraie» musulmane à ses yeux, en l’occurrence une femme, même diplômée universitaire, qui était remplie de préjugés à l’égard de notre majorité québécoise?
N’est-ce pas les propos hystériques tenus sur nous qui attirent le premier ministre? Comme si madame Elghawaby disait tout haut ce qu’il pensait tout bas. À savoir que, nous, Québécois, sommes des sous-développés de la démocratie face à la tolérance triomphante du Canada anglais à l’endroit des immigrants?