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Langue française: Mélanie Joly doit intervenir

GEN-CONFÉRENCE CONCERNANT L'APPUI DU GVNT DU CANADA À MMODE - Dario Ayala
Photo d'archives, Agence QMI

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Pendant que toute l’attention ou presque était concentrée sur l’affaire Elghawaby cette semaine, les libéraux de Trudeau ont fait régresser la cause du français au Québec.

Il ne faudrait pas que cela passe sous le radar.

Promesse

Les parlementaires à Ottawa étudient actuellement « article par article » le projet de loi C-13 qui constitue une refonte de la Loi sur les langues officielles (LLO).

Cela découle d’une promesse des libéraux dont Mélanie Joly fut la responsable.

La ministre avait affirmé en 2020 que cette loi devrait désormais refléter le déséquilibre des forces de chacune des langues officielles. Cela s’était même reflété dans le discours du trône à Ottawa : « Le gouvernement a donc la responsabilité de protéger et de promouvoir le français non seulement à l’extérieur du Québec, mais également au Québec. »

C’était une « révolution » dont j’ai souvent parlé ici. La LLO a toujours promu une logique symétrique où les minorités francophones hors Québec étaient mises sur le même pied que la (prétendue) minorité anglophone au Québec.

Joly avait déposé le projet de loi C-32 qui mourut au feuilleton avec le déclenchement du scrutin de 2021. Après la réélection minoritaire des libéraux, Ginette Petitpas-Taylor hérita du dossier. Une nouvelle mouture de la loi a été proposée, le C-13.

Par rapport à C-32, il comportait plusieurs reculs, notamment sur l’application de la loi 101 aux entreprises à charte fédérale. À Québec, avec la loi 96 (qui modifie la Charte de la langue française), Simon Jolin-Barrette a tenté d’appliquer cette mesure. Mais C-13 vient donner préséance à la loi fédérale, prônant... le libre choix. Le nouveau ministre de la langue française, Jean-François Roberge, à Québec, semble avoir baissé les bras en la matière.

Langue non commune

C-13 reconnaissait, dans le préambule de la loi, que le français constituait la « langue commune » du Québec. Ottawa accordait pleine latitude à Québec « relativement à son aménagement linguistique prévu dans la Charte de la langue française ».

Or, cette semaine, tout cela a disparu du texte. L’amendement a été défendu par les députés libéraux Marc Garneau et Anthony Housefather, soutenus par la néo-démocrate Niki Ashton.

Biffer toute référence à la Charte de la langue française était prétendument nécessaire, puisque, a insisté Garneau (à Radio-Canada), la loi 96 qui la modifie est « discriminatoire envers les minorités anglophones ».

Housefather, un ancien président du lobby anti-loi 101 Alliance Québec (rebaptisé depuis Quebec Community Groups Network, QCGN), a soutenu qu’il ne fallait surtout pas qu’une loi fédérale reconnaisse la loi 96 du Québec, puisqu’elle contient des dispositions de dérogation préemptives. Cela pourrait nuire à Ottawa lorsqu’il contestera celles-ci devant les tribunaux.

Toujours cette déconcertante instrumentalisation des « droits fondamentaux » ; doublée d’un retour à la stricte symétrie (trompeuse) de la LLO. Avec les tribunaux pour avaliser tout ça. Pendant ce temps, le français régresse au Québec.

Même Trudeau fils n’a pu infléchir le trudeauisme systémique. Qu’en pense Mélanie Joly ? Quant à la CAQ, son mandat fort ne semble pas faire le poids devant le lobby de la « minorité » anglophone libérale. C’est elle qui mène au Dominion, en matière de langues officielles.

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