Vague de démissions chez les profs: la CAQ n’en fait pas assez pour retenir les enseignants, selon les partis d’opposition
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La Coalition Avenir Québec n’a pas réussi à retenir des enseignants qui ont été de plus en plus nombreux à démissionner depuis trois ans, dénoncent les partis d’opposition qui estiment que la solution passe par une amélioration de leurs conditions de travail.
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Le Journal rapportait lundi que le nombre de profs qui ont remis leur démission dans les écoles publiques québécoises a grimpé en flèche au cours des dernières années: près de 4000 enseignants ont démissionné depuis trois ans, selon les données partielles obtenues par Le Journal auprès de 55 centres de services scolaires.
«Ce n’est pas l’arrivée de la CAQ qui a permis de retenir les enseignants. Ça démontre que les profs n’ont pas senti que leur situation allait s’améliorer», affirme le député péquiste Pascal Bérubé. À la lumière de ces chiffres, impossible pour la CAQ de blâmer le précédent gouvernement, affirme-t-il.
Il faudra plus que des paroles pour les retenir, ajoute M. Bérubé. «Ce n’est pas d’une tape dans le dos qu'ils ont besoin, c’est du soutien au quotidien», dit-il.
Même son de cloche de la part de la députée solidaire Ruba Ghazal. «Le problème le plus important, ce sont les conditions de travail», affirme-t-elle.
Tout comme la députée libérale Marwah Rizqy, elle estime que le soutien doit venir de professionnels, et non pas seulement d’éducatrices en service de garde qui viendraient épauler les profs du primaire en classe comme le souhaite le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville.
Il faut aussi améliorer leurs conditions pour en recruter puisque plusieurs postes dans les écoles demeurent vacants, faute de candidats intéressés, ajoutent les députées libérale et solidaire.
Le ministre doit par ailleurs avoir le courage de s’attaquer à l’école à trois vitesses, ajoute Mme Ghazal. Les écoles privées et les programmes particuliers sélectifs du réseau public ont contribué à alourdir considérablement les classes du régulier, ce qui a poussé des profs à quitter l’enseignement, souligne-t-elle.
Par ailleurs, Mme Rizqy n’en revient tout simplement pas que le ministère de l’Éducation ne sache pas combien d’enseignants ont remis leur démission au cours des dernières années. «Ce n’est pas normal», lance-t-elle.
De son côté, le ministre Bernard Drainville a refusé notre demande d’entrevue à ce sujet lundi. «Le ministre est conscient que la pénurie d’enseignants est problématique et il s’y attaque de manière prioritaire», a indiqué son attachée de presse, Florence Plourde, dans une réponse écrite.
Cette dernière a réitéré les différents «gestes» posés au cours des dernières années pour garder les enseignants dans le réseau de l’éducation, comme les hausses salariales, les bourses pour augmenter le nombre d’inscriptions dans les programmes d’enseignement et les conditions de rémunération plus avantageuses pour les retraités qui souhaitent retourner travailler dans les écoles.
«Malheureusement, il n’y a pas de solution magique pour remplacer celles et ceux qui quittent: il faut prendre le temps de les former», a-t-elle ajouté, en référant à la formation d’un an que le ministre souhaite instaurer pour que des bacheliers puissent devenir enseignants plus rapidement.