EN IMAGES | Logements saccagés: les histoires d’horreur, loin d’être des cas isolés
Plusieurs propriétaires de logements ou de maisons à louer qui ont été saccagés par des locataires ont tenu à partager leurs histoires d’horreur afin de faire bouger les choses.
Lucie Lajoie, propriétaire, était découragée lorsqu’elle a récupéré son logement à Pointe-Claire, sur l’Île de Montréal, après le départ du locataire.
Elle a décidé de filmer l’appartement pour dénoncer «le locataire cochon qui vient de partir».
En tout, Mme Lajoie a subi 9000$ en perte de revenus. Elle a dû vider complètement le logement.
«Ça n’a pas été compliqué, ça a été le lavabo, poêle, frigo dans les vidanges. On a fait venir un container qu’on a mis au pied du balcon, pis tout a sorti», a-t-elle expliqué à TVA Nouvelles.
La propriétaire a gagné sa cause devant le Tribunal administratif du logement (TAL), mais le problème est que les locataires, dans ces dossiers, sont souvent insolvables ou vont déclarer faillite.
Des dommages évalués à 30 000$
Olivier Joyal, propriétaire d’une maison de Mont-Saint-Hilaire, en Montérégie, qui a aussi été saccagée par une locataire l’été dernier, déplore à son tour les grandes difficultés, voire l’impossibilité, de récupérer de l’argent auprès des locataires.
Il a évalué, avec ses assurances, les coûts des réparations à 30 000$.
Il est impossible, selon lui, de récupérer de l’argent auprès de la locataire puisque celle-ci serait sans emploi.
M. Joyal n’aurait pas reçu le paiement des loyers de la locataire depuis quatre mois.
Quand il est entré dans la résidence, il a découvert des cannettes «partout à terre», des vêtements, des comptoirs remplis de nourriture avariée, des mouches et des excréments d’animaux au sol.
«On aurait dit que les gens s’étaient amusés à tout briser à coups de marteau. On m’a aussi volé mon réfrigérateur et mon poêle», a-t-il raconté avec découragement.
Pas de dépôt en garantie
La ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a exprimé, mardi, de l’empathie devant les histoires d’horreur des propriétaires.
Elle précise qu’il n’est toutefois pas question d’autoriser les propriétaires à exiger un dépôt en garantie pour prévenir les loyers impayés ou des frais en cas de dommages.
«Sincèrement, je me questionne aujourd’hui sur cette mesure-là quand on sait la difficulté qu’ont plusieurs personnes à payer leur mois de loyer courant. Alors là, de leur demander un dépôt de deux mois quand ils ont de la misère à payer le mois courant, là, la mathématique en ce moment ne fonctionne pas dans ma tête», a-t-elle admis à TVA Nouvelles.
La ministre de l’Habitation se demande d’ailleurs s’il y aurait «d’autres avenues pour mieux protéger les propriétaires».