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12 000 réfugiés depuis janvier: New York débordée par les migrants

Des centres d’urgence temporaires et des hôtels ont dû être aménagés pour les accueillir

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NEW YORK | La ville de New York est submergée dans une vague sans précédent de migrants qui font déborder les centres d’hébergement.

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Au cours de la dernière année, pas moins de 44 000 demandeurs du statut de réfugié se sont installés dans la métropole américaine en emplissant au-delà de leur capacité les centres d’hébergement qui les accueillent.

La tendance s’est même accentuée récemment, puisqu’au cours du seul mois de janvier dernier, 12 000 réfugiés sont arrivés à New York, selon des chiffres de l’administration municipale.

Notre Bureau d’enquête a pu constater que des hôtels entiers, dont certains comptent plusieurs centaines de chambres, ont été réquisitionnés par les autorités municipales. 

On a dû décréter l’état d’urgence en mettant en place des centres temporaires de grande capacité, mais critiqués à cause de leur confort rudimentaire.

La ville de New York est la cible d’une action concertée des gouverneurs de certains États du sud qui envoient des migrants, arrivés en grand nombre par la frontière mexicaine, par pleins autobus vers les villes du nord des États-Unis.

  • Écoutez la rencontre Yasmine Abdelfadel et Marc-André Leclerc diffusée chaque jour en direct 6 h via QUB radio :

Pression immense

Dépassé, le maire de la Ville, Eric Adams, a concédé que la pression sur les services municipaux était «immense».

Il évalue les coûts de la crise à 2 milliards $.

Rencontré hier au terminal d’autobus de l’autorité portuaire de New York, où l’on distribue de l’aide aux migrants (voir texte plus bas), Eduars Antonio Maleros Rivas est typique des migrants qui arrivent dans la métropole américaine. 

Originaire du Venezuela, Eduars Antonio Maleros Rivas est arrivé à New York il y a quelques jours comme migrant. Photo Jules Richer

Âgé de 30 ans et originaire du Venezuela, il a fui son pays dans l’espoir d’une vie meilleure.

«Le problème, dans mon pays, c’est qu’on n’a aucune possibilité de trouver de l’emploi», nous explique-t-il en espagnol, en évoquant en outre la répression qui y règne.

Il est à New York depuis seulement quelques jours.

Vers Le Canada?

Lorsqu’on demande à Eduars s’il songe à porter son périple plus au nord, vers le Canada, il répond qu’il se donne actuellement un temps de réflexion.

«On parle de meilleurs avantages et d’opportunités au Canada, par rapport aux États-Unis. Mais je veux d’abord passer un peu de temps ici pour voir comment ça se déroule», explique-t-il.

Jeune couple avec un enfant en bas âge, Darling et Starling Senado viennent du Venezuela, comme Eduars. Nous les avons retrouvés au Watson Hotel, dont les 600 chambres spacieuses sont entièrement réservées aux réfugiés.

Ils ont eu plus de chance que d’autres demandeurs d’asile logés dans les inconfortables centres temporaires. Le couple n’a pas encore fait beaucoup de plans. Pour l’instant, ils savourent leur décision de quitter un pays qui ne leur laissait «plus aucune chance de mener une vie normale». 

Peu de demandes pour les billets gratuits

Une file de voyageurs au terminal d’autobus de l’autorité portuaire de New York se préparant à rouler jusqu’à Montréal lundi soir. Photo Jules Richer

Les migrants qui ont obtenu un billet d’autobus gratuit pour se rendre à Plattsburgh, en vue de franchir la frontière canadienne au chemin Roxham, semblent peu nombreux pour l’instant.

Notre Bureau d’enquête s’est rendu hier et avant-hier au terminal d’autobus de l’autorité portuaire de New York, d’où partent les transporteurs vers les grandes villes des États-Unis.

À la barrière d’embarquement de la ligne qui effectue le trajet jusqu’à Plattsburgh, dans l’État de New York, il a été impossible de rencontrer une seule personne dont le billet avait été payé par les autorités municipales, malgré une dizaine d’entrevues effectuées auprès de migrants susceptibles d’emprunter le fameux chemin Roxham.

Le trajet en aller simple vers Plattsburgh coûte en moyenne 80 $ américains par personne. Plusieurs migrants rencontrés semblaient surpris d’apprendre l’existence de ce remboursement.

Politique controversée

La politique selon laquelle la Ville de New York paierait les billets d’autobus des migrants illégaux qui veulent emprunter le chemin Roxham a fait beaucoup de bruit au Québec.

Comme ce que le New York Post rapportait lundi, il a été possible de constater la présence de soldats de la Garde nationale au terminal d’autobus, où ils ont installé un centre d’aide pour les migrants. Mais nous n’avons pas été mesure d’y trouver quiconque ayant obtenu des billets gratuits, comme l’indiquait le quotidien new-yorkais. 

À la même gare, les membres de la Garde nationale n’étaient pas trop occupés à donner des billets d’autobus hier. Photo Jules Richer

L’administration municipale a néanmoins confirmé l’existence de la politique, en précisant qu’elle s’appliquait à tout migrant qui veut quitter la ville pour aller ailleurs aux États-Unis.

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