Dufferin-Montmorency: une intersection sécuritaire, plaide Geneviève Guilbault
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La ministre des Transports Geneviève Guilbault veut rassurer son collègue Jean-François Simard et les citoyens qui ont peur de la sortie François-De Laval à Beauport. Elle soutient que l’endroit est sécuritaire.
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«Je veux rassurer tout le monde: les données démontrent que ce segment est sécuritaire», affirme par écrit Geneviève Guilbault.
«Cela dit, nous continuons d'analyser les différents paramètres. Comme partout ailleurs, notre priorité, c’est la sécurité.»
Or, la fermeture de la sortie François-De Laval à Beauport «est une option qu’on doit envisager» sérieusement, selon son collègue caquiste Jean-François Simard.
Celui qui vit sur l’avenue Royal à Beauport admet que chaque fois qu’il immobilise son véhicule à l’intersection du boulevard François-De Laval et de l'autoroute Dufferin-Montorency, il a «peur».
«Il y a une problématique qui fait en sorte [qu’avec] la configuration des lieux... Il n’y a pas une seule fois où je suis arrêté là, sans moi-même avoir peur de me faire rentrer dedans. C’est un sentiment que les citoyens éprouvent», a signalé le député de Montmorency, lors d’un point de presse passionné jeudi matin.
Fermeture envisagée
En septembre 2021, une famille a été décimée à cette même sortie, lorsqu’un chauffard a percuté de plein fouet leur véhicule, tuant les deux adultes et deux jeunes enfants qui se trouvaient à bord.
Lundi soir dernier, un nouvel accident spectaculaire s’y est produit, tout près du nouveau radar photo qui venait d’être installé.
«C’est un endroit que je fréquente beaucoup, et il faut trouver une manière de sécuriser cet endroit-là [...] C’est à glacer le sang ce qu’on a vu cette semaine, l’accident. Vous avez vu les autos ravagées... Ça nous rappelle de très tristes souvenirs de 2021», a raconté le député ce matin à l’Assemblée nationale.
L’idée de fermer l’intersection commence à faire son chemin auprès des élus de la région. Le maire de Québec, Bruno Marchand, estime qu’il faut évaluer cette option.
«Est-ce que c’est la bonne solution? À court terme, c’est peut-être celle qui est la plus facile. Si elle est pertinente, mesurée et démontrée, pourquoi pas?» a avancé le premier magistrat, précisant que l’option devait être bien mesurée pour éviter d'entraîner d’autres effets néfastes.
Toutes les options
La fermeture «est une option qu’on doit envisager à sa juste valeur», a mentionné Jean-François Simard. La peur vécue par les citoyens est un argument valable pour considérer «sérieusement» cette possibilité, a-t-il ajouté.
Il assure avoir des discussions à ce sujet «sur une base très régulière», et «même quotidienne», avec la ministre des Transports, Geneviève Guilbault.
L’élu caquiste de Montmorency affirme toutefois que toutes les pierres doivent être retournées pour mettre un terme aux craintes des citoyens et sécuriser l’endroit.
Par exemple, le gouvernement de la CAQ étudie aussi la possibilité de réduire la vitesse dans le secteur. D’ailleurs, la solution privilégiée par le conseil municipal de Québec demeure la transformation d'une portion de l’autoroute en boulevard urbain.
«Il faut prendre le temps de regarder tout ça. Il faut comprendre en même temps qu’une fermeture aura des impacts économiques. Le boulevard Sainte-Anne est une artère commerciale qui est déjà très hypothéquée. Il y a là des restaurants, des hôtels et différents commerces de proximité», a-t-il indiqué.
L’élu rappelle que l’autoroute n’a pas été conçue afin d’accueillir une sortie à cet endroit. L’intersection a été ajoutée à la demande des commerçants.
Le député solidaire de Jean-Lesage, Sol Zanetti, envisage lui aussi la fermeture de la sortie, à condition qu'elle soit temporaire. «Si le maire dit que c’est la solution, on va l’appuyer, c’est sûr. Mais cela dit, ça ne peut qu’être une solution à court terme», a-t-il soutenu.
Le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien n’a pas voulu commenter le dossier.
Recommandation
En décembre dernier, le coroner Donald Nicole, mandaté à la suite du drame de 2021, a recommandé le réaménagement du secteur où s’est produit l’accident, dans le but de modifier le comportement des automobilistes. Il a écrit dans son rapport que la configuration de l’endroit semblait problématique en raison des vitesses supérieures à la limite permise qui sont observées.
La ministre Guilbeault estime que le gouvernement n'a pas attendu ce rapport avant d'agir.
«Nous n’avons pas attendu le rapport du coroner pour agir en installant une boucle de préemption au début de la voie du virage à gauche en août 2022, et un radar photo qui est en fonction depuis le 3 février dernier. Maintenant, il faut du temps pour changer des habitudes, mais on continue d’analyser les propositions pour ce secteur», a-t-elle indiqué.
– Avec la collaboration de Jean-Luc Lavallé, Taïeb Moalla et Gabriel Côté