Des nouvelles de Cuba: salsa à l’honneur
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Oyez oyez, amatrices et amateurs de salsa, La Havane vous ouvre ses pistes de danse et autres salles de spectacle.
Du 22 au 26 février, le Festival de la salsa 2023, un événement unique en son genre et qui en est à sa septième édition, fera danser toute La Havane. 26 orchestres cubains et quatre DJ venus de l’extérieur de l’île s’y sont donné rendez-vous. Si le gros de la programmation se concentre dans les locaux du Club 500, situé dans le quartier Vedado de la capitale, des concerts ont aussi lieu dans d’autres salles, comme la Casa de la Musica de Miramar. C’est l’occasion rêvée de suivre des cours de danse tout en assistant aux performances des meilleurs orchestres du genre.
Je sais, il est un peu difficile pour nous, «non-Cubains», d’esquisser quelques pas de danse en nous déhanchant au son de musiques afro-caribéennes. Les Cubains sont initiés dès leur plus jeune âge à la musique latine, salsa ou reggaeton, c’est comme Obélix qui est tombé très jeune dans la potion magique. Imbattable!
Ici, comme je le répète souvent, tout se fait sur un pied de danse. On peut facilement développer quelque complexe d’infériorité devant tant d’agilité, car le combat est inégal: nous ne réussirons jamais à les imiter et à bouger comme les Cubains et Cubaines. Alors, ne cherchons pas à rivaliser avec eux. Il suffit de se laisser guider, sans complexe, par une personne expérimentée qui vous initiera avec joie et plaisir à cette danse très chorégraphique obéissant à une technique bien spécifique, tant au niveau des pas que du bassin. Le mot «joie» est important ici. Car danser la salsa, c’est vouloir conjurer la tristesse et la solitude, c’est une danse tout sourire, un sourire communicatif, c’est pour cette raison qu’elle est si entraînante et joyeuse. On passe du traditionnel «je pense donc je suis» au désinvolte «je danse donc je suis». Une incantation païenne, une poésie des corps enlacés dans un même élan d’enthousiasme.
La salsa est très populaire dans les Caraïbes et les pays riverains, comme la Colombie, où on affirme qu’elle serait née. À Cuba, on l’appelle aussi «casino». Le Festival de la salsa offre également des forfaits avec hébergement et tour de la Vieille Havane à travers l’agence Paradiso. Et, pour connaître en détail la programmation, visitez le site du festival.
La doctrine Monroe 200 ans plus tard
En 1823, le président américain Monroe lançait cette phrase qui deviendra célèbre: «L’Amérique pour les Américains.» Aujourd’hui, exactement 200 ans plus tard, cette phrase pourrait se traduire par «le monde pour les Américains», tant la présence militaire et économique de ce pays s’est étendue à toute la planète. Par Américains, entendez les Étatsuniens, bien entendu.
Le 19 janvier dernier, Laura Richardson, cheffe du commandement Sud des États-Unis, y allait d’une déclaration qui ne laisse aucun doute sur les intentions «gourmandes» de l’empire étatsunien. Nous avons le défi de cimenter nos relations avec l’Amérique latine, a-t-elle dit, sur la base de la participation, la sécurité et la prospérité, et dans le but de contrer l’influence de la Chine et de la Russie dans la région. Elle a ensuite fait l’inventaire des richesses sur lesquelles l’empire doit veiller: le triangle du lithium (Argentine-Bolivie-Chili); le pétrole de Guyane et du Venezuela; les minéraux et les terres rares de l’Amazonie et ses réserves d’eau douce. Puis, elle a conclu son court discours par cette exhortation: «Nous avons beaucoup à faire. Cette région est importante. Elle est étroitement liée à notre sécurité nationale et nous devons accentuer notre présence.»
Vous croyez que les États-Unis vont laisser s’installer sans réagir des gouvernements de gauche ou de centre gauche dans son arrière-cour, comme c’est le cas actuellement avec le Chili, le Brésil, l’Argentine, le Venezuela, l’Équateur (avec les résultats des élections régionales qui traduisent un retour du parti de Rafael Correa), la Colombie, la Bolivie, le Honduras, sans parler du Pérou à feu et à sang? Sans parler aussi des nombreux gouvernements des Antilles amis de Cuba? La déstabilisation est commencée depuis longtemps, et la cheffe du commandement Sud de l’armée étatsunienne ne s’en cache pas.