Santé: 6000 employés de moins qu'il y a trois ans
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Après tous les efforts financiers effectués depuis trois ans par François Legault et son ministre de la Santé Christian Dubé, le secteur des soins de la santé et de l’assistance sociale compte aujourd’hui moins d’employés qu’en janvier 2020, juste avant le début de la pandémie de COVID-19.
En effet, Statistique Canada a dénombré en janvier dernier un nombre total de 603 200 employés dans le secteur névralgique de la santé et des services sociaux, à comparer à 609 200 en janvier 2020, soit 6 000 employés de moins qu’il y a trois ans.
Cela prouve à quel point la pénurie de main-d’œuvre frappe durement le secteur.
Selon les plus récentes données trimestrielles, Statistique Québec avait répertorié au 3e trimestre dernier 48 897 postes vacants chez les professionnels en soins infirmiers, les professionnels des soins de santé (médecins, etc.), le personnel technique des soins de santé (ex. : infirmiers auxiliaires), le personnel de soutien des services de santé (ex. : aides-infirmiers), etc.
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Pourtant...
À la décharge de François Legault et Christian Dubé, ils n’ont pourtant pas lésiné sur la dépense au cours des trois dernières années.
Le gouvernement Legault va avoir dépensé au cours du présent exercice budgétaire 2022-2023 (se terminant le 31 mars prochain) la somme totale de 57,5 milliards de dollars dans le secteur de la santé et des services sociaux.
C’est quelque 13 milliards de dollars de plus que lors de l’exercice budgétaire 2019-2020.
Ainsi, même en dépensant 28 % plus d’argent qu’il y a trois ans, on se retrouve aujourd’hui avec un système de santé fragilisé à cause d’un grave problème de pénurie de main-d’œuvre.
Grave au point où, faut-il le répéter, il y a actuellement 6000 employés de moins qui travaillent dans le secteur alors que les besoins ont augmenté en raison de l’augmentation de la population, de son vieillissement et des conséquences à long terme de la COVID-19 sur un grand nombre de citoyens.
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La solution ?
La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), qui regroupe 80 000 membres infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques, demande au gouvernement Legault d’injecter plus d’argent dans le réseau de la santé.
Dans le mémoire que l’organisation syndicale a déposé dans le cadre des consultations budgétaires du ministre des Finances Eric Girard, la FIC fait sienne la recommandation de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) qui invite ses pays membres à investir une somme équivalente à 0,7 % de leur produit intérieur brut (PIB) dans l’amélioration des conditions de travail du personnel œuvrant en santé.
En se basant sur un PIB en 2023 de 574 milliards de dollars (selon les prévisions du ministère des Finances du Québec), la FIQ recommande au gouvernement Legault de consacrer 4 milliards de dollars de plus dans l’amélioration de deux éléments incontournables :
- « Le coût lié au fait de disposer d’effectifs suffisants de professionnel-le-s de la santé et de la dépendance »
- « Le coût lié à l’amélioration de la compétitivité des salaires des catégories essentielles de professionnel-le-s de la santé »
Vu la gravité de la situation, il est évident que François Legault et Christian Dubé devront consacrer plus d’argent dans le recrutement et la rétention des professionnel-le-s de notre réseau public de santé et des services sociaux.