Grève des professeurs de l’Université Laval à partir de lundi
Le débrayage est prévu pour deux semaines
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C’est maintenant officiel : les professeurs de l’Université Laval seront bel et bien en grève à partir de lundi, le 20 février, pour une période de deux semaines.
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L’annonce officielle a été faite mercredi après-midi par le Syndicat des professeurs de l’Université Laval (SPUL).
La grève est déclenchée «considérant les avancées trop peu importantes réalisées à la table de négociation depuis l’assemblée générale», peut-on lire dans un courriel envoyé aux membres.
Le débrayage est prévu jusqu’au 3 mars inclusivement. Tous les cours et activités offerts par des professeurs seront annulés, y compris les cours à distance. Les chargés de cours et les assistants d’enseignement poursuivront toutefois leurs activités comme à l’habitude.
Les étudiants à la maîtrise et au doctorat, représentés par l’AELIÉS, seront particulièrement touchés par la grève puisque la majorité de leurs cours sont donnés par des professeurs et non par des chargés de cours qui sont davantage présents au premier cycle, indique sa présidente, Ghita Hemri.
L’AELIÉS appuie toutefois certaines revendications du SPUL, notamment celles relatives à la charge de travail qui est en lien avec la qualité de l’enseignement.
«On comprend tout à fait leurs demandes. On espère juste que ça va se résoudre assez rapidement pour que ça n’affecte pas trop le cheminement des étudiants», affirme Mme Hemri.
Inquiétudes et stress
De son côté, la CADEUL, qui représente les étudiants du premier cycle, n’a pas pris position dans ce conflit.
La grève suscite toutefois «beaucoup d’inquiétudes» dans les rangs des étudiants au baccalauréat, indique sa présidente, Vicky Bourque.
«C’est particulièrement stressant pour les étudiants qui font des stages, qui doivent faire des sessions à l’international ou qui doivent faire des examens pour des ordres professionnels. Plusieurs se demandent aussi quels seront les impacts de la grève sur leur diplomation», affirme-t-elle.
Pas de prolongation pour l’instant
De son côté, l’Université Laval a déjà indiqué que cette grève de deux semaines ne devrait pas entraîner de prolongement de la session d’hiver, du moins pour l’instant. Des mesures de rattrapage seront mises en place pour les cours et examens manqués.
La semaine de lecture aura par ailleurs lieu comme prévu, du 6 au 10 mars.
Impasse
Les négociations entre le syndicat et la direction achoppent notamment sur les salaires et la charge de travail, de même que sur la liberté universitaire.
Le SPUL réclame un rattrapage salarial de 12%, qui équivaut à la moitié de l’écart qui les sépare de la rémunération moyenne consentie aux professeurs provenant d’universités comparables, en plus d’une augmentation de près de 5% pour contrer l'inflation en 2021-2022, assortie à une hausse basée sur l’indice des prix à la consommation à partir du 1er juin.
La direction, qui chiffre cette augmentation à 20%, rétorque que les demandes syndicales doivent tenir compte «du respect de la capacité de payer» de l’établissement.
Selon la Fédération québécoise des professeures et professeurs d’université, l’Université Laval serait le seul établissement universitaire québécois où le nombre de professeurs a diminué au cours des 20 dernières années, alors que le nombre d’étudiants a augmenté durant cette même période.