Québec veut hausser le salaire des députés
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Québec a l'intention d'augmenter le salaire de base des députés de l’Assemblée nationale, qui s’établit présentement à 101 561$, et mettra sur pied un comité chargé de lui formuler des recommandations.
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Le Bureau de l’Assemblée nationale (BAN) a voté ce matin en faveur de la création d’un comité constitué de l’ex-ministre Lise Thériault, de l’ex-député péquiste Martin Ouellet et d’un spécialiste des ressources humaines, Jérôme Côté.
Le trio sera chargé de proposer une hausse de salaire, mais ce seront les élus qui auront le dernier mot et voteront pour leur nouvelle rémunération.
L’initiative a été appuyée par la CAQ et le PLQ. Avec seulement trois députés, le PQ a uniquement un statut d’observateur au BAN, mais selon le whip en chef du gouvernement, la formation indépendantiste appuie la démarche.
Éric Lefebvre affirme que le salaire des élus n’a pas fait l’objet d’une révision depuis une vingtaine d’années, malgré la mise en place de plusieurs comités au fil des ans «qui n’ont jamais abouti». « Alors, ce qu’on dit, c’est de tenir compte des avantages que les élus ont présentement et de revoir le salaire annuel des élus», a déclaré le whip de la CAQ dans les corridors de l’Assemblée nationale.
Selon nos informations, les trois membres du comité qui se pencheront sur le dossier recevront chacun une indemnisation de 8 500$ pour 10 jours de travail, en plus des frais de déplacement et d’hébergement.
Ils devront remettre leur rapport le 11 avril prochain.
Interpellé avant la période des questions, le premier ministre François Legault a badiné lorsque questionné sur son salaire. «Moi, personnellement, je n’ai pas de problème», a-t-il lancé en riant.
QS s’oppose
De son côté, Québec solidaire a voté contre la mise en place du comité, affirmant qu’une révision devrait se pencher sur l’ensemble de la rémunération, incluant les assurances collectives et le fonds de pension, mais également les montants accordés pour des responsabilités supplémentaires, comme celle de président de commission parlementaire.
«Ce que je sentais dans la rencontre, c’est qu’ils sont pressés. Le Parti libéral, la CAQ, sont pressés. Ils veulent qu’on puisse avoir ce comité rapidement», a commenté jeudi matin la whip de QS, Ruba Ghazal.
Elle fait valoir qu’il n’y a pas de «pénurie de députés» qui justifierait une démarche rapide.
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La députée de Mercier déplore la formule retenue par le BAN où les élus voteront sur leur propre rémunération. «On est juges et parties», affirme-t-elle.
QS réclame plutôt un «comité réellement indépendant et exécutoire qui va réévaluer l’ensemble des conditions de travail des élus».
Débat récurrent
Le débat sur la rémunération des élus revient de façon récurrente à Québec.
En 2019, les députés s’étaient livrés à un ajustement de leur allocation de dépenses, après que le gouvernement fédéral l’eut rendu imposable. Québec l’avait alors augmenté de 5000$ à 8000$ (selon les fonctions des députés) pour compenser le manque à gagner.
En 2013, le rapport d’un comité présidé par l'ex-juge Claire L'Heureux-Dubé proposait déjà de faire passer le salaire des élus de 90 850$ à 140 017$, mais tout en faisant disparaître une allocation non imposable. Il proposait également d'augmenter la part de cotisation des députés à leur régime de retraite de 21 à 41%.
Un membre du comité L'Heureux-Dubé avait d’ailleurs comparé ce régime de retraite à une «Ferrari» qui n’a «pas d'équivalent nulle part».