Prolongement de la 20 vers Rimouski: sacrifier des terres pour une autoroute
Une vingtaine d’érablières seraient menacées pour le prolongement de la 20 vers Rimouski
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Les opposants au prolongement de l’autoroute 20 vers Rimouski ont formé une nouvelle coalition afin de continuer à mettre des bâtons dans les roues aux promesses du gouvernement caquiste.
Ce projet a été promis, deux fois plutôt qu’une, par le premier ministre François Legault.
Les militants estiment que le prolongement de la 20 entre Notre-Dame-des-Neiges et Le Bic viendrait non seulement saccager le beau paysage du Bas-du-Fleuve, mais aussi ruiner la vie de plusieurs acériculteurs et producteurs du secteur.
« Selon les trois tracés proposés [par le ministère des Transports], il y a entre 15 et 20 érablières qui sont menacées. Soit, elles seraient scindées en deux ou elles fermeraient complètement », déplore Sébastien Rioux porte-parole des opposants.
« Et là, on ne parle même pas des autres terres agricoles ou des autres entreprises qui peuvent être menacées par ce passage-là », ajoute-t-il.
M. Rioux s’insurge également du discours des élus municipaux et provinciaux qui parlent de développement économique pour cautionner le projet.
« Ils disent : si on ne fait pas de route, on va mourir. Franchement, peut-on avoir un discours un peu intelligent et se creuser la tête ? Combien on est prêt à tuer d’entreprises pour en favoriser d’autres ? », se questionne le résident de Trois-Pistoles.
D’ailleurs, la dernière campagne électorale a laissé des traces au sein des opposants. Même Québec Solidaire avait pris position en faveur du prolongement de l’autoroute 20 alors que Gabriel Nadeau-Dubois a souvent répété, notamment pour le troisième lien, que la construction de nouvelles routes ne devait pas être priorisée.
Selon les opposants, le nouveau tronçon de la 20 vers Rimouski, prévu à deux voies seulement, serait loin de régler tous les problèmes. D’autant plus, qu’il s’agirait pratiquement d’un copier-coller sur l’actuelle route 132 qui longe le fleuve.
« Je trouve ça simpliste de dire que ça va régler tous les problèmes de transport, de développement économique, de sécurité. Coudonc, c’est une route magique que vous voulez faire là ? » image Sébastien Rioux.
Nouvelle coalition
Il fait remarquer que la région, qui comprend la ville de Rimouski qui dépasse maintenant les 50 000 habitants, s’est très bien développée sans la portion souhaitée par tous les maires et préfets du coin, sauf par Philippe Guilbert, maire de Trois-Pistoles.
Avec le retour du projet dans le Plan québécois des infrastructures par le gouvernement en mars 2022, les militants du groupe « Le pont de la 20, ça tient pas debout », qui existe depuis quelques années, ont décidé de former une nouvelle coalition.
Cette nouvelle entité regroupera des citoyens de toutes les municipalités situées le long du tracé. Aujourd’hui, les membres travailleront sur un calendrier des actions à venir. Ils souhaitent relancer le débat sur la nécessité de construire une nouvelle autoroute.
Prolongement de l’autoroute 20
TRONÇON À FAIRE
- Entre Notre-Dame-des-Neiges et le secteur Le Bic (Rimouski). Les coûts pour ce tronçon de 47 km n’ont pas été dévoilés
- Pont Rivière-Trois-Pistoles. Estimation en 2016 : 175 M$
TRONÇONS COMPLÉTÉS
- Cacouna à L’Isle-Verte (11 km) inauguré en 2011 : 69 M$
- Isle-Verte à Notre-Dame-des-Neiges (15 km) inauguré en 2015 : 145 M$
- Le Bic à Mont-Joli (45 km) inauguré de 1991 à 2008 : 170 M$