COVID-19: les mesures sanitaires ont protégé les enfants montréalais atteints d’asthme

Les mesures sanitaires adoptées en 2020 et 2021 pour protéger la population de la COVID-19 ont eu pour heureux effet de faire chuter de moitié les visites à l’urgence des enfants souffrant d’asthme, ont constaté des chercheurs montréalais. 

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Pour parvenir à ce constat, les chercheurs ont compilé toutes les admissions d’enfants pour des cas d’asthme à l’hôpital Sainte-Justine et à l’Hôpital de Montréal pour enfants entre le 1^er janvier 2017 et le 30 juin 2021. Ils ont cumulé 22 746 visites, dont seulement 3338 à partir du 1^er avril 2020, au début de la pandémie.

Ces données leur ont permis de déterminer que le nombre d’admissions pour des cas d’asthme a chuté de 47 % dans ces deux hôpitaux pendant les quinze premiers mois de la pandémie.

Aux yeux des scientifiques, plusieurs facteurs peuvent expliquer ce changement, au premier desquels on retrouve la distanciation sociale.

«Les mesures de santé publique ont vraisemblablement fait diminuer la transmission d’autres virus respiratoires, qui sont des déclencheurs communs de crises d’asthme», est-il noté dans l’étude publiée par le Journal de l’Association médicale canadienne.

«De plus, une diminution de l’exposition à la pollution de l’air, un déclencheur de crises d’asthme, pourrait aussi avoir contribué à la diminution du nombre de crises d’asthme», ont poursuivi les auteurs en notant que le niveau de pollution avait notamment diminué de 10 % à Montréal entre mars et avril 2020, lorsque la vie de nombre de citoyens avait été mise "sur pause" par le gouvernement et que le télétravail s’était généralisé.

Les chercheurs croient aussi que les familles ont mieux respecté les protocoles de médication pour leurs enfants atteints d’asthme, afin d’éviter tout risque de se retrouver à l’urgence en pleine pandémie.

La société aurait intérêt à tirer des leçons des mesures implantées pour mieux protéger les enfants asthmatiques, croient les chercheurs.

«Bien que certaines mesures aient été exceptionnelles (comme la fermeture des écoles), d’autres peuvent être aisément implantées et sont socialement acceptables, comme le port du masque dans les espaces publics lorsque quelqu’un est symptomatique pour limiter la transmission de virus respiratoires. Cela pourrait conduire à une diminution du nombre de crises d’asthme», ont conclu les auteurs de la recherche.