Le milieu communautaire se mobilise au Lac-Saint-Jean
Plus d'une centaine de militants ont défilé lundi matin dans les rues d'Alma au Lac-Saint-Jean pour demander un soutien financier du gouvernement afin de garantir la viabilité de leurs services et une meilleure reconnaissance de leur travail.
• À lire aussi: Des travaux pour contrer l’érosion des berges devront attendre au Lac-Saint-Jean
Les militants issus du milieu communautaire étaient nombreux lundi à lutter un peu partout en province dans le cadre de la campagne nationale «Engagez-vous pour le communautaire».
Le comité de mobilisation du Saguenay-Lac-Saint-Jean a rassemblé ses troupes dans le cadre de la journée internationale de la justice sociale. Ensemble, ils ont effectué la traversée du désert communautaire.
«Les organismes communautaires, on appelle ça les petites oasis sociales dans un désert de bureaucratie, de pénurie de main-d’œuvre, de hausse du coût de la vie. On est là quand les gens ont besoin de nous. On pense qu’il y a des gens du communautaire, des employés, mais aussi des gens de la population qui soutiennent nos revendications», a expliqué le co-porte-parole du Comité de mobilisation du Saguenay-Lac-Saint-Jean, Hugues Boily-Maltais.
Ils étaient une centaine à manifester dans les rues d’Alma.
«Pour que le gouvernement reconnaisse l’importance des organismes communautaires et le finance à juste titre. Ce sont des services qui coûteraient des prix de fou au gouvernement et nous on fait des miracles avec rien. Nous sommes obligés d’y aller avec des salaires de crève-faim parce que le gouvernement ne veut pas nous reconnaître», a mentionné Sylvain Bergeron, coordonnateur de L.A.S.T.U.S.E du Saguenay.
«C’est pour affirmer l’importance de la justice sociale à la société, on voit de plus en plus les inégalités se creuser», a ajouté Helena Lalancette, intervenante en consommation pour le Service budgétaire de Saint-Félicien.
Trois grandes revendications
Les militants demandent un rehaussement du financement dans le secteur public, un meilleur respect de leur autonomie et une meilleure reconnaissance de leur expertise ainsi qu’un engagement pour davantage de justice sociale. Ils souhaitent aussi que les prochains financements soient indexés au coût de la vie qui ne cesse d’augmenter et qui impact grandement la viabilité des organismes communautaires.
«Pour que les organismes communautaires n’écopent pas des trous de service dans le réseau public», a mentionné M. Boly-Maltais.
Les besoins augmentent de plus en plus, mais le financement, lui, diminue.
Ils ont marché jusqu’au bureau du député caquiste Éric Girard pour lui remettre un recueil de témoignages.
«On a augmenté énormément les budgets l’an passé, oui il y a encore des choses à faire, il y a une sensibilité de la part de notre gouvernement au niveau communautaire, ça c’est indéniable», a dit M. Girard.
«Actuellement, les promesses de rehaussement de financement, ça équivaut à peine à 10 % des besoins qui sont exprimés par les organismes communautaires au Québec», a expliqué Hugues Boily-Maltais.
Le milieu communautaire évalue les besoins actuels à plus de 250 millions $ à l’échelle provinciale. Les militants espèrent que leurs revendications se feront ressentir dans le prochain budget.