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Les libéraux de Justin Trudeau en baisse au Québec, selon un sondage

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Un nouveau sondage pointe vers une baisse non négligeable de l’appui aux libéraux de Justin Trudeau au Québec, depuis la rentrée parlementaire de la fin janvier. 

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Le Parti libéral du Canada (PLC) obtiendrait aujourd’hui l’appui de 26 % des Québécois, une chute rapide en comparaison des 31 % obtenus fin janvier et des 32 % du mois de septembre, selon les chiffres de la firme ottavienne Abacus Data, publiés lundi.

La période de ce sondage, effectué entre le 9 et le 18 février, coïncide avec nombre de problèmes à saveur identitaire pour lesquels les libéraux ont été critiqués de toutes parts au Québec, à commencer par la gestion du dossier d’Amira Elghawaby, nouvelle responsable de la lutte contre l’islamophobie dont la nomination a été condamnée unanimement à l’Assemblée nationale après plus d’une semaine de remous dans la presse.

«C’est vrai que c’est particulièrement difficile pour les libéraux sur des enjeux qui touchent le Québec», a avancé Jean-François Daoust, politologue à l’Université de Sherbrooke, qui estime que cette histoire est devenue un réel «boulet» pour le gouvernement.

Les controverses entourant le chemin Roxham et la valse des hésitations entourant la réforme des langues officielles s’ajoutent à un phénomène qui semble inévitable : «l’usure du pouvoir», a affirmé M. Daoust.

«Même s’il ne se passait rien de catastrophique ou désastreux, on s’attendrait à ce que les libéraux baissent un peu avec le temps», a-t-il dit.

Et quant à la loi sur les langues officielles, la résistance des députés anglo-montréalais, en plus d’être mal perçue par une majorité de Québécois, «projette l’image d’un parti divisé», a poursuivi l’expert.

Daniel Béland, professeur et directeur de l’Institut d'études canadiennes de McGill, a abondé dans le même sens.

«Il y a eu des problèmes d’images du gouvernement Trudeau au Québec ces dernières semaines sur les questions de l’immigration, des transferts en santé, de l’islamophobie et de la langue. Peut-être que [le sondage] prouve que ces affaires ont nui aux libéraux au Québec», a-t-il expliqué.

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M. Béland prévient toutefois qu’«une hirondelle ne fait pas le printemps» et qu’il faudra d’autres sondages avant de confirmer s’il s’agit là d’une tendance durable.

«Mais quand même, c’est sûr que les libéraux doivent regarder ces chiffres-là avec nervosité parce que sans le Québec, ils sont perdus.»

Selon Jean-François Daoust, il s’agirait d’abord pour les libéraux de «limiter les dégâts en matière de langue» et de «centrer leur message sur leurs bons coups», puis de «se distancier de l’usure du pouvoir, soit en présentant de nouveaux visages ou alors de changer les thèmes» du débat.

Abacus Data accorde encore un avantage de huit points aux conservateurs à l’échelle du pays, ce qui confirme une tendance remarquée par d’autres maisons de sondage. Il s’agit de la plus importante ascension des conservateurs depuis l’arrivée des libéraux au pouvoir en 2015.

– Avec la collaboration de Anne-Caroline Desplanques

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