Négociations: Québec bonifie son offre au secteur public
Plus pour les infirmières et enseignantes
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Québec offre une hausse salariale de 7% à certaines catégories d’infirmières, en plus d’ajouter 4000 «aides à la classe» dans l’espoir de débloquer les négociations avec les employés du secteur public.
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La présidente du Conseil du trésor, Sonia Lebel, a dû se résigner à acheminer ses nouvelles propositions par courriels, mercredi, devant le refus des centrales syndicales de participer à ses « forums » sur les conditions de travail en marge du renouvellement des conventions collectives.
En enseignement, le gouvernement Legault offre d’ajouter 4000 « aides à la classe » à raison de 10 à 15 heures par classe, selon les documents consultés par notre Bureau parlementaire. Il s’agit principalement d’employés du service de garde qui viendraient donner un coup de main aux enseignants.
Dans une mêlée de presse à l’Assemblée nationale, Mme Lebel a affirmé que ces renforts pourront aider environ 15 000 classes par semaine, sur un total de 25 000.
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Par contre, la proposition mettrait fin à la demande syndicale « visant l’allègement de la tâche et les demandes ayant comme effet la diminution du nombre d’élèves par groupe », écrit Québec.
Dans le domaine de la santé, les infirmières qui travaillent dans les secteurs 24/7 (urgences, CHSLD, etc.) obtiendraient une augmentation de salaire supplémentaire de près de 7%. Le taux de rémunération du temps supplémentaire, lui, passerait de 150% à 200% la fin de semaine.
Sonia Lebel chiffre sa proposition à environ 700 millions$, qui s’ajoutent à la hausse salariale de 9% sur cinq ans proposée à l’ensemble du secteur public.
Élèves en difficulté
À la FTQ, on dénonce l’envoi des nouvelles offres par courriel, ainsi que les « forums » créés en marge des tables de négociation. « Les négociations doivent se passer aux tables et non dans une séance de thérapie de groupe avec ses soi-disant forums », affirme sa présidente, Magali Picard.
L’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a eu une position similaire en dénonçant l’envoi de courriels, à peine une heure après une rencontre de négociations.
« Les offres déposées aujourd'hui, tout comme l'obsession du gouvernement pour ses forums et ses " priorités gouvernementales ", démontrent encore une fois sa profonde incompréhension de l'organisation du travail dans le réseau de la santé et des services sociaux», déplore le syndicat.
De son côté, la Fédération des professionnelles et professionnels de l’éducation du Québec déplore que ce dépôt patronal ne renferme aucune mesure pour améliorer les services aux élèves en difficulté.
Les «aides à la classe» viendront donner un coup de main aux enseignants, «mais il faut aussi penser à comment on va aider les élèves qui ont des besoins particuliers», affirme son président, Jacques Landry.
En juin dernier, un rapport du Protecteur du citoyen avait conclu que ces élèves n’ont pas toujours accès à des services spécialisés pour répondre à leurs besoins, ce qui pousse plusieurs parents à se tourner vers le privé.
– Avec la collaboration de Daphnée Dion-Viens.