Qualité de l'air: une nouvelle école qui suscite des inquiétudes
Elle sera située à environ 80 mètres d’une autoroute de Québec
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Alarmés par les conséquences que peut avoir la mauvaise qualité de l’air dans les établissements scolaires, des intervenants sont « révoltés » de l’emplacement d’une nouvelle école primaire qui sera construite à quelques dizaines de mètres de l’autoroute.
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Prévue pour accueillir 408 élèves et 50 employés, la nouvelle école qui prend tranquillement forme à Beauport, et dont le nom n’a pas encore été dévoilé, devrait ouvrir pour la rentrée scolaire de l’automne 2023.
Une bonne nouvelle pour les familles du secteur... Si ce n’est qu’elle sera située sur l’avenue des Vents, à moins d’une centaine de mètres de l’autoroute Félix-Leclerc.
« Ça fait des années qu’on parle du fait que la qualité de l’air dans nos écoles fait dur et là on va en installer une à côté de l’autoroute. Ça ne fait aucun sens! », peste Louis-Michel Langevin, qui devra y envoyer sa fille bien malgré lui l’an prochain.
En 2021, l'Association québécoise des médecins pour l'environnement indiquait notamment que la construction d’écoles devrait être interdite à moins de 300 mètres d’une autoroute « en raison de la forte émission de polluants atmosphériques ».
Des risques pour la santé
Une concentration importante de ces polluants est associée chez l’enfant au développement de l’asthme, de l’autisme, de leucémie et de retards intellectuels, explique la présidente de l’organisme Santé Urbanité, Johanne Elsener.
« C’est révoltant de prendre le risque d’exposer ces enfants-là à tous ces problèmes, alors qu’on les connait!», peste-t-elle.
La cible de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) en termes de particules fines dans l’air est de 5 microgrammes par mètres cubes (μg/m3). Or, la station de surveillance située en bordure de l’autoroute Henri-IV a une moyenne de 9,4 μg/m3.
« On peut s’attendre à ce que ce soit similaire du côté de l’autoroute Félix-Leclerc », estime Mme Elsener.
Les 71 arbres, notamment des feuillus, qui seront plantés pour pallier l’abattage d’un boisé nécessaire à la construction de l’école ne seront pas suffisants pour capter toutes les émanations des voitures, surtout en hiver, croit-elle.
Difficile d’accès
On dénonce aussi l’accès au bâtiment, qui sera situé derrière l’école secondaire de la Seigneurie, via l’avenue des Vents, où il n’y a aucun trottoir et où la circulation est déjà dense durant les heures de pointe.
« L’école [...] ne devrait pas influencer la circulation quotidienne, qui doit rester fluide. Un réseau piétonnier est incontournable [...] [et] il est fortement déconseillé de s’implanter près de voies de circulation rapide et dense », écrit pourtant le ministère de l’Éducation dans son guide de planification immobilière.
« C’est déjà le bordel quand l’école finie dans ce secteur-là, ça va juste empirer les choses. C’est dangereux pour nos enfants, aucune chance qu’on les envoie à pied », déplore M. Langevin.