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Boulet souhaite un programme québécois des travailleurs temporaires étrangers

Boulet souhaite un programme québécois des travailleurs temporaires étrangers
Photo d'archives, Stevens LeBlanc

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Les travailleurs étrangers temporaires pourraient être accueillis de façon plus humaine si le Québec était le seul maître d’œuvre du programme, croit le ministre du Travail Jean Boulet. 

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«Si j’avais une opinion à vous donner, moi, je souhaite qu’un jour on ait un programme qui soit québécois», a déclaré le ministre en marge d’une annonce dans la Capitale nationale mercredi.

M. Boulet déplore la lourdeur du programme actuel des travailleurs étrangers temporaires, qui selon lui ne répond pas adéquatement aux «besoins spécifiques du Québec», car il est trop complexe et trop coûteux.

«Il y a à peu près 13 étapes, ça part de Québec et ça s’en va à Ottawa», a-t-il illustré, citant en exemple le certificat d’acceptation du Québec qui est remis aux étudiants étrangers qui sont acceptés par des établissements d’enseignement, avant l’émission d’un permis d’étude par le fédéral. De même, un certificat d’acceptation est d’abord émis par Québec pour les travailleurs étrangers temporaires, mais c’est Ottawa qui fournit ultimement le permis de travail.

«Ce dédoublement-là est un obstacle, et je pense qu’il faut simplifier le système pour s’assurer de répondre avec plus de diligence et plus de respect de ce système», a soufflé le ministre.

Le ministre Boulet estime que l’accueil de ces travailleurs se ferait plus efficacement et plus dignement si l’on éliminait ces dédoublements.

«Je pense qu’il y aurait moins d’aller-retours, et ce serait moins complexe pour les personnes qui viennent ici (...), qui sont souvent en attente, a-t-il expliqué. Et ça, ça crée beaucoup de ressentiment humain. Je pense que ce serait certainement plus humain en termes de procédure.»

  • Écoutez l'entrevue avec Jean Boulet à l’émission de Yasmine Abdelfadel diffusée chaque jour en direct 14 h 15 via QUB radio : 

Besoin

Au cours des dernières années, les employeurs ont de plus en plus eu recours aux travailleurs étrangers temporaires, leur nombre passant de 23 300 en 2019 à 38 500 en 2022, principalement en raison de la pénurie de main-d’œuvre.

Le Québec est-il donc dépendant de ces travailleurs ? «Non», a répondu Jean Boulet, en ajoutant : «C’est un besoin, c’est une force humaine qui répond à des besoins d’entreprises qui sont en contexte de pénurie».

Mais l’augmentation du nombre de travailleurs temporaires étrangers s’accompagne d’une hausse du nombre d’accidents de travail, qui ont plus que doublé en quelques années. Ils sont passés de 154 en 2019 à 362 en 2022.

Devant cette augmentation et pour assurer que les droits de ces travailleurs soient respectés, la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) vont intensifier leurs efforts de prévention.

L’escouade prévention était jusqu’alors saisonnière, et n’œuvrait que dans sept régions du Québec. Elle sera dorénavant pérenne, et présente dans toutes les régions et dans tous les secteurs d’activité.

La CNESST va également accroitre la surveillance des milieux de travail, en procédant à des vérifications systématiques des agences de placement et de recrutement de travailleurs temporaires étrangers.

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