La Bordée: un gros «wow» pour l’adaptation théâtrale de Gaz Bar Blues
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Quelle belle idée d’avoir donné une grande place à la musique dans l’adaptation théâtrale du film Gaz Bar Blues. Une idée qui permet à cette œuvre d’avoir une nouvelle vie et sa propre identité.
À l’affiche à La Bordée jusqu’au 25 mars, Gaz Bar Blues est un bonbon. Les moments incontournables du long métrage de Louis Bélanger sont présents, tout comme les personnages qui sont tous savoureux.
Gaz Bar Blues, c’est l’histoire d’une petite station-service qui vivote et qui fait face à l’arrivée de la modernité et des libre-service. Un Gaz Bar dirigé par « le Boss », François Brochu, atteint de la maladie de Parkinson.
Ses fils, Réjean et Guy, lui donnent un coup de main, mais ils ont d’autres intérêts, plus artistiques. Sa fille, Danielle, aimerait prendre la relève, mais son père ne veut pas la voir plonger dans cet univers et connaître une vie de misère. Un personnage qu’on ne retrouvait pas dans le long métrage.
Autour de ce Gaz Bar, on retrouve une faune, constituée de savoureux personnages qui jasent de tout et de rien. L’endroit est une sorte de quartier général.
Beaucoup de musique
Sur scène, on retrouve une petite section garage, avec une enseigne lumineuse, des guitares, une batterie, un clavier et des enjoliveurs qui deviennent des percussions.
L’adaptation est lancée avec une grosse introduction musicale mettant Miryam Amrouche, Frédéric Lemay, Steven-Lee Potvin, Claude Despins, Bertrand Alain, Hubert Lemire, Jean-François Poulin et Francis La Haye, qui constituent la presque totalité de la distribution. Ça sonne comme un vrai groupe. Ils sont très cool.
Seul Martin Drainville, « le Boss », ne joue pas d’instruments. Il compense avec une grande performance avec du jeu de qualité, plein de fragilité et avec beaucoup d’humanité. On ressent l’amour qu’il a pour ses enfants.
Tous les autres acteurs, sans exception, sont excellents. Frédéric Lemay dans celui du fils Réjean, qui raconte son voyage en Allemagne, et qui fait vibrer sa basse pour témoigner ses émotions.
« Té d’bout... Guy ? »
Steven-Lee Potvin manipule l’harmonica de belle façon et joue l’insouciance de son personnage de musicien. Claude Despins est fort amusant dans le rôle de Gaston Savard.
On rigole lorsque l’on revit le « Té d’bout... Guy ? » récité par François Brochu pour réveiller son fils. Hubert Lemire refait le All Shook Up d’Elvis et Francis La Haye dévoile un inspecteur hilarant.
L’adaptation théâtrale de David Laurin est totalement savoureuse. On rigole et on est aussi ému. La mise en scène d’Édith Patenaude est réussie. Les insertions musicales, nombreuses, sont parfois inventives et surtout appropriées. C’est un très gros « wow » de voir revivre ce long métrage à quelques kilomètres de l’endroit où cette station-service a existé.