«Taches d’huile» de Jonathan Bécotte: un papa mécanicien et son fils artistique
Ce papa est mécanicien. Son monde est rempli de bruits. Ce fils a une âme d’artiste. Pourtant, tous les deux se comprennent. Avec Taches d’huile, l’auteur Jonathan Bécotte présente un splendide album jeunesse poétique de six petits récits imagés, à la fois doux et bruyants!
Le personnage du père, dans votre album, est mécanicien. Ce n’est pas un métier souvent abordé en littérature jeunesse...
C’est une idée que j’ai eue pour un petit livre hommage à mon papa, qui est mécanicien. Le livre commence en racontant que je suis une pomme qui est tombée très loin du pommier. Enfant, mon père me disait: «Viens travailler avec moi au garage». J’y allais et j’essayais de ne rien toucher. J’étais un enfant plutôt freak de la propreté! C’est un lieu qui me terrorisait, en quelque sorte, car j’étais très sensible aux bruits.
Transformer ce lieu qui vous effrayait en un endroit plein de poésie, c’est un beau défi!
C’était une idée de base de questionner l’univers de la mécanique qui est souvent rattaché à la masculinité, aux chars, au Salon de l’auto, etc. Puis, d’amener ça d’un côté plus poétique, de voir elle est où la poésie, dans un garage? C’est effectivement un bon défi que je me suis lancé et finalement, il y en a de la belle poésie sous une voiture qui se fait réparer (rires)!
Est-ce une façon de démontrer aux enfants que c’est correct de ne pas ressembler à leurs parents?
En effet, même si on naît dans une famille, on a chacun notre individualité. Le fils qui ne ressemble pas nécessairement à son père a le droit de s’exprimer, de dire que cet univers n’en est pas un dans lequel il se reconnaît. Le père essaie quand même de l’inviter et on dirait que le personnage du fils se fait prendre à son jeu. Il va rendre cet univers plus «confortable» pour lui.
Pourquoi le titre Taches d’huile?
J’ai l’habitude d’écrire par tableaux. Quand je sens que ces petits tableaux tiennent en soi, il s’agit de trouver la ligne, lequel ira en premier et lequel terminera l’histoire. Avec ses six petits récits, Taches d’huile n’a pas échappé à ma démarche. Puis, j’ai réalisé que chacun de ces tableaux était peut-être une tache... Pas une tache au sens négatif! Plus une impression, un moment de leur vie. Finalement, ce sont différentes taches d’huile, des petites étincelles de la vie de ces deux personnages!
Aviez-vous une voiture de rêve, enfant?
Une voiture décapotable. Cependant, dans ma vie d’adulte, j’ai réalisé qu’une décapotable, ça décoiffe, c’est bruyant et il y a des mouches qui nous volent autour de la tête. Sinon, je rêvais d’avoir une Mustang ou une Jaguar. Dans le fond, je voulais juste une voiture avec un logo en forme d’animal (rires)! Une licorne, ça aurait été beau. Je vais le proposer à une compagnie de chars!