LHJMQ: Gilles Courteau démissionne, Mario Cecchini le remplacera
La pression politique aura mis fin au règne du commissaire de la LHJMQ
La pression politique aura finalement eu raison du commissaire de la LHJMQ, Gilles Courteau, qui a remis sa démission dimanche soir. Le Journal a appris que son successeur avait déjà été nommé et qu’il s’agissait de Mario Cecchini.
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«Je ne suis plus le commissaire de la LHJMQ, a écrit Courteau dans une missive publiée sur son compte Twitter. Quand on a consacré l’essentiel de sa vie à une organisation, c’est difficile de réaliser que le moment est venu de passer le flambeau. Malgré que ce ne soit pas une décision facile à prendre, elle s’impose.»
«De surcroît, les événements récents ont pris une ampleur telle que les membres de ma famille étaient éprouvés. Persister aurait été de l’entêtement», a-t-il ajouté.
Adjoint de Courteau au poste de commissaire, Martin Lavallée assurera l’intérim le temps que Cecchini entre en poste.
- Via QUB radio, Robert Sirois, ancien joueur de hockey pour les Flyers discute des initiations violentes dans le monde du hockey :
SEMAINE DIFFICILE
M. Courteau est présentement au cœur d’une tempête reliée au scandale des initiations dans le monde du hockey.
Appelé à témoigner devant une commission parlementaire à Québec le 23 février dernier, M. Courteau a répondu aux questions des députés à l’Assemblée nationale.
Celles-ci faisaient suite aux révélations de Radio-Canada sur la demande de recours collectif menée notamment par l’ancien joueur de la LNH Daniel Carcillo et au cours de laquelle des actes violents lors de rites d’initiation dans la Ligue canadienne de hockey ont été dévoilés.
Lors de la mêlée de presse qui s’est ensuivie, le commissaire du circuit a révélé qu’une seule de la vingtaine de déclarations assermentées dans le cadre de la demande de recours collectif avait été signée par un ancien de la LHJMQ, Stephen Quirk, pour des événements survenus entre 1995 et 1998.
Quirk portait alors les couleurs des Alpines, équipe qui est devenue les Wildcats de Moncton.
«Et il n’y a rien à connotation sexuelle dans ce qui est énoncé dans son affidavit», avait-il assuré devant les médias.
Toutefois, il a été révélé, quelques jours plus tard, que des coéquipiers de M. Quirk avaient pris «de la crème analgésique chauffante et ils l’ont insérée dans [son] anus en [le] pénétrant avec leurs doigts.»
En entrevue avec Le Journal mercredi, M. Courteau a reconnu ne pas avoir pris connaissance de toute la déclaration assermentée de M. Quirk avant de se présenter devant les élus.
«Est-ce que j’aurais dû lire l’affidavit au complet ? Oui et je suis désolé de ne pas l’avoir fait», a-t-il alors admis.
Deux jours plus tard, le premier ministre François Legault en avait ajouté une couche en mentionnant: «C'est préoccupant, les déclarations contradictoires de M. Courteau».
On ne sait pas pour l’instant si l’ancien commissaire sera de retour devant les parlementaires. C’est ce que réclament la ministre responsable du Sport, Isabelle Charest, ainsi que Pascal Bérubé, porte-parole du Parti Québécois en matière de sports, de loisirs et de plein air.
- Écoutez la nouvelle du jour et commentaires entre Mario Dumont et Alexandre Moranville sur QUB radio :
SUCCESSEUR TROUVÉ
Avant de savoir que le commissaire allait remettre sa démission, les propriétaires de la LHJMQ avaient voté à l’unanimité, à la fin de la semaine dernière, en faveur de la candidature de Mario Cecchini, selon nos informations.
Ce dernier occupe présentement le poste intérimaire de président des Alouettes de Montréal, poste qu’il a accepté de reprendre après que la Ligue canadienne de football eut placé l’équipe sous tutelle et entamé le processus de vente.
Cecchini avait été embauché comme président de l’équipe en janvier 2020. Son contrat n’avait pas été renouvelé en décembre dernier.
Il s’agit d’une certaine surprise, car ce sont plutôt les noms de personnalités du monde du hockey telles que Marc Denis et Jocelyn Thibault qui étaient mentionnés comme potentiels successeurs à Courteau.
Ce dernier avait déjà annoncé, avant le scandale, sa décision de se retirer en 2024. À noter que la démission du commissaire n’est pas le résultat d’une demande des Gouverneurs de la LHJMQ, qui ont maintenu leur appui au commissaire jusqu’à la fin.
– Avec la collaboration de l'Agence QMI
CE QU'ILS ONT DIT
« Nous prenons acte de la démission de M. Courteau. Nous entendons travailler en étroite collaboration avec son successeur pour nous assurer que le développement de nos jeunes se fasse dans un contexte sain et sécuritaire. »
– Isabelle Charest, ministre responsable du Sport
« Il était devenu très clair après son passage en commission parlementaire que Gilles Courteau n’avait plus la légitimité ni la marge de manœuvre pour rester en poste. Je salue sa décision de passer le flambeau immédiatement. »
– Vincent Marissal, responsable solidaire en matière de sports, de loisirs et de plein air
« Nous prenons acte de la décision de monsieur Courteau. Nous souhaitons tout de même qu’il soit présent en commission parlementaire. Nous avons encore des questions pour lui. »
– Pascal Bérubé, porte-parole du Parti Québécois en matière de sports, de loisirs et de plein air
