Pour ne jamais oublier
N’essuie jamais de larmes sans gants revient sur les débuts de l’épidémie VIH
Coup d'oeil sur cet article
Entre 1990 et 2020, le VIH a fait 32 millions de morts selon les données de l’Organisation mondiale de la santé. N’essuie jamais de larmes sans gants suit une bande d’amis qui font face à cette maladie à une époque où on ne connaissait rien sur le sida.
À l’affiche jusqu’au 1er avril au Trident, la pièce est une adaptation théâtrale de Véronique Côté du roman de l’écrivain et dramaturge suédois Jonas Gardell.
Une grosse production, comme le précise le metteur en scène Alexandre Fecteau, avec 12 comédiens et quatre musiciens sur les planches.
« On travaille là-dessus depuis deux ans. C’est un spectacle qui a muri à travers des laboratoires. C’est une très belle affaire avec un dispositif scénique très beau et surprenant », a-t-il lancé, lundi, à quelques heures de la répétition générale.
C’est à l’automne 2018, après avoir lu le roman N’essuie jamais de larmes sans gants, qu’Alexandre Fecteau a eu l’idée de vouloir s’attaquer à cette œuvre.
« J’ai été frappé et je me suis senti sous le choc. J’ai tout de suite contacté Anne-Marie Olivier, qui, à l’époque, était directrice artistique du Trident. Elle a eu le livre, elle a eu un choc elle-aussi et on s’est lancé là-dedans. Je savais aussi que j’étais, un jour, pour travailler sur ce thème. Le monde dans lequel je vis aujourd’hui a été marqué par cette épidémie-là », a-t-il laissé tomber, lors d’un entretien téléphonique.
Alexandre Fecteau précise que ce virus, aujourd’hui, lorsqu’il est traité, n’est pas mortel.
« Ce n’est plus une condamnation à mort. Il y a des gens qui ne sont pas au courant de ce qui s’est passé. Il est important de s’en rappeler », a ajouté le metteur en scène,.
Amitié et solidarité
Adapté par Véronique Côté, N’essuie jamais de larmes sans gants suit une bande d’amis, tous des jeunes hommes, qui proviennent des régions et qui débarquent à Stockholm, à la recherche de liberté, d’amour et de bonheur.
« Rasmus et Benjamin vont vivre un coup de foudre à un moment où le virus fait son apparition. On découvre leur amitié et ensuite leur solidarité. Ils vont se tenir dans la maladie. On les perd un à un. C’est dur, mais on les aime et on les trouve beaux dans leur façon de passer au travers », a raconté Alexandre Fecteau, metteur en scène de la pièce.
N’essuie jamais de larmes sans gants est d’abord et avant tout une histoire d’amour, d’amitié, de solidarité et de loyauté, avec, en toile de fond, l’existence du VIH.
« C’est une célébration des communautés. Des gens qui se mettent ensemble et qui vont prendre soin d’eux et qui ne se lâcheront pas. C’est ça qui est beau », a-t-il précisé.
Douze comédiens
La pièce, dans ses rôles principaux, met en vedette Olivier Arteau, Maxime Beauregard-Martin et Maxime Robin. Il y a 12 comédiens et trois musiciens, sous la direction de la pianiste Anne-Marie Bernard.
« C’est comme de la musique de film avec des thèmes qui reviennent et des arrangements qui varient d’une scène à l’autre. Le quatuor, qui est très présent, intervient 50 fois dans le spectacle », a mentionné Alexandre Fecteau.
N’essuie jamais de larmes sans gants s’adresse aux 16 ans et plus. Le spectacle contient des scènes de nudité et de sexualité et aborde des sujets sensibles.