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Syndrome de La Havane: c’était dans leur tête

L’ambassade américaine à La Havane
Photo d'archives, AFP L’ambassade américaine à La Havane

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Washington estime (enfin!) qu'il est «très peu probable» qu'une énigmatique maladie appelée «syndrome de La Havane» soit causée par une puissance étrangère hostile.

De mystérieux symptômes, associés à des lésions cérébrales, ont été signalés pour la première fois à Cuba en 2016, uniquement aux ambassades américaines et canadiennes.

Une quarantaine de diplomates canadiens et de leurs familles en poste à La Havane les avaient ressentis. Aucune autre personne, diplomates d’autres pays ou citoyens cubains, n’a signalé de tels problèmes de santé.

Les symptômes comprennent – entre autres – des maux de tête, des pertes de mémoire, des étourdissements, des nausées, des troubles du sommeil, des sautes d'humeur et des saignements de nez.

Depuis, des diplomates, des militaires et des agents secrets américains dans le monde entier ont ressenti de tels symptômes attribués à de mystérieuses attaques cubaines, russes ou chinoises. Plus aucun Canadien.

La semaine dernière, le Bureau du directeur du renseignement national des États-Unis a évalué qu'après avoir examiné plus de 1500 «incidents de santé anormaux» dans plus de 90 pays, sept agences de renseignement ont conclu qu’ils n’étaient pas le fait de puissances hostiles. Aucune autre explication n'a été donnée.

Le syndrome en Cour fédérale à Ottawa

Au Canada, un ancien juge de la Cour suprême a été nommé pour arbitrer les réclamations contre le gouvernement fédéral par neuf membres de familles de diplomates canadiens qui ont souffert de ces phénomènes étranges à Cuba.

Au moins 18 plaignants affectés à l’ambassade canadienne de La Havane poursuivent Ottawa en Cour fédérale pour des millions de dollars de dommages-intérêts. En juillet 2022, Affaires mondiales Canada a déclaré que 15 Canadiens avaient reçu un diagnostic confirmé de «lésion cérébrale acquise».

La CIA n’a jamais cru à l’utilisation de micro-ondes ou d'autres formes d'énergie dirigée pour mener de telles agressions. Pour produire un faisceau d’ultrasons suffisamment puissant pour les réaliser, il faudrait un énorme véhicule surmonté d’un canon sonique géant. Placé à proximité de l’ambassade américaine, tout le quartier aurait été témoin des attaques.

Les suspects: stress et «effet nocebo»

La CIA avait déjà conclu que ces symptômes pouvaient être attribués à une condition médicale préexistante, à des facteurs environnementaux et au stress. Le FBI les attribuait à une maladie psychosomatique induite par le stress.

Les «maux» décrits sont en effet des manifestations classiques d’effets psychosomatiques: des troubles physiques occasionnés ou aggravés par des facteurs psychiques.

Pour éviter d’humilier les victimes et les mettre dans l’embarras, les États-Unis et le Canada n’ont jamais évoqué la possibilité que ces malaises soient causés par «effet nocebo» qui, au lieu d'améliorer la santé d'une personne par la force de suggestion, la détériore. Le contraire de l’effet placebo.

J’avançais déjà en février 2019 et ensuite en 2022 que l’«effet nocebo» était l’explication la plus rationnelle et la plus évidente de cet étrange phénomène compte tenu des extraordinaires moyens d’enquêtes scientifiques et techniques déployés, sans succès, pour découvrir l’origine de ces malaises.

Ou alors, il s’agit d’une attaque d’extraterrestres, les mêmes qui harcèlent les Américains – et seulement les Américains – avec des «phénomènes aériens non identifiés».

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