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L’abolition des bagarres dans la LHJMQ: les recruteurs se fichent des talents pugilistiques

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Photo d’archives, AFP Mathieu Olivier, des Predators, dans un combat contre Liam O’Brien, des Coyotes, le 13 novembre 2021. Les deux joueurs ont évolué dans la LHJMQ.

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L’abolition des bagarres dans la LHJMQ laisse « totalement indifférent » le recruteur amateur Jean-Philippe Glaude, qui précise que les combats « ne font même plus partie de l’aspect physique » qu’il évalue.

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« Il n’y a aucun lien entre les aspirations d’un joueur et l’abolition des bagarres. Quand on regarde des joueurs entre 16 et 20 ans jouer, ce que l’on souhaite voir, ce sont des jeunes talentueux, qui compétitionnent, qui ne cessent de s’améliorer, qui sont passionnés par leur sport », a énuméré le Québécois, qui travaille pour les Predators de Nashville. 

« Après, que les batailles existent ou non, ça n’a aucun impact sur l’évaluation du joueur », a-t-il ajouté.

En entrevue au Journal, M. Glaude cite notamment en exemple le cas de l’attaquant Mathieu Olivier, qui a obtenu un contrat avec la filiale des Predators dans la Ligue américaine. 

« On ne l’a pas invité à notre camp de développement parce qu’à 18 ans, il s’était battu six fois, a-t-il pointé. On l’a invité parce qu’il avait un sens du hockey incroyable, parce qu’il avait une dimension physique, mais qu’il savait jouer au hockey et qu’on se disait qu’il pourrait s’améliorer. »

Un passage obligé autrefois

Semble-t-il, donc, que les temps ont bien changé. 

L’ancien dur à cuire du Canadien Dave Morissette a dit mardi ne pas garder de bons souvenirs des 24 fois où il a dû jeter les gants à sa première saison dans la LHJMQ.

Mais selon celui qui est aujourd’hui animateur à TVA Sports, c’était alors un passage obligé pour espérer se rendre à LNH. 

« Sais-tu combien de fois je voulais me battre sur les 24 ? Aucune ! C’était mon entraîneur qui décidait », a-t-il confié sur les ondes de QUB radio.

Mais même si les bagarres sont quasiment rendues inexistantes dans le circuit junior québécois – on en dénombre en moyenne 0,14 par match depuis le début de la saison –, le fils de M. Morissette, Zack, dit ressentir une grande pression pour se battre. 

« Comme père et ancien joueur, je ne veux pas qu’il se batte, a expliqué M. Morissette. L’autre fois, il m’a appelé pour me dire que cinq de ses coéquipiers s’étaient battus sur la glace, sauf lui... » 

Ciccone se réjouit 

Un autre dur à cuire, devenu député libéral depuis, s’est pour sa part réjoui mardi de la décision de la LHJMQ. 

« Après ma carrière dans la LNH, j’ai donné ma vie à éviter ce que les jeunes vivent ce que nous, on a vécu dans le passé. J’ai passé près de 20 ans à vouloir abolir les bagarres dans les rangs juniors », a pointé le député de Marquette et ancien défenseur de la LNH, Enrico Ciccone. 

Selon M. Ciccone, le règlement actuellement proposé est suffisant. « Les bagarres ont diminué si l’on compare mon époque et aujourd’hui, a-t-il souligné. L’important, c’est d’envoyer le message que l’on n’accepte plus, dans notre société, que des mineurs puissent jeter les gants et se donner des coups de poing sur la gueule. »

– Avec la collaboration de l’Agence QMI, Florence Lamoureux

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