«Postes de police» chinois: une vaste enquête au plus vite
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Le Journal révèle aujourd’hui que le gouvernement chinois aurait ouvert deux «postes de police» dans la région de Montréal.
La pression sur les ressortissants chinois ne date pas d’hier. Par exemple, les étudiants chinois qui sont boursiers du gouvernement du Québec ou du gouvernement du Canada se font surveiller depuis que ces bourses existent, c’est-à-dire depuis plus de 40 ans.
Il y a bien des années, deux étudiants m’avaient confié, sans que je puisse le vérifier, que des diplomates de l’ambassade de Chine à Ottawa les obligeaient à leur donner la moitié du montant des bourses qu’ils recevaient au Canada. Une pratique conforme au code de conduite de plusieurs partis communistes à travers le monde.
Les activités d’espionnage de la Chine sont connues, mais elles semblent s’être intensifiées depuis l’arrivée de Xi Jinping au pouvoir en 2013. Il y a quelques années, des membres du service de renseignements du Canada expliquaient qu’environ la moitié de leurs enquêtes concernaient la Chine.
Pourquoi ces accusations maintenant?
Il est clair que la dégradation des relations entre la Chine et les États-Unis est propice à ce genre d’accusations, ce qui explique en partie pourquoi elles surgissent maintenant.
Mais plus profondément, il semble que divers corps du gouvernement canadien soient écœurés de l’inaction du gouvernement.
Des fuites internes auraient permis aux journalistes du Globe and Mail de mettre la main sur des enquêtes compromettantes pour la Chine. La GRC a même ouvert une enquête sur la fuite. J’espère que les enquêteurs en trouveront le responsable: il mérite une médaille.
Parce que la question la plus importante derrière les révélations des derniers jours est la suivante: pourquoi le gouvernement de Justin Trudeau n’a-t-il rien fait? Et en question complémentaire, pourquoi les gouvernements précédents n’ont-ils rien fait?
Les perspectives alléchantes du marché chinois pour les entreprises canadiennes expliquent sans doute la frilosité des gouvernements au Canada à critiquer la Chine. Des compagnies comme Bombardier ou Power Corp ont fait beaucoup d’argent avec la Chine, ce qui a eu des retombées positives pour l’ensemble du Canada.
Mais à quel prix? Depuis toutes ces années, combien de centaines de milliards de dollars en technologies canadiennes volées ont été siphonnées par la Chine? Parlez-en aux anciens dirigeants de Nortel.
Un scandale étendu et profond
Le scandale qui émerge laisse penser qu’à tous les niveaux, des dirigeants canadiens ont été d’une extrême naïveté. Au pire, certains pourraient être à la solde de Pékin.
Une vaste enquête publique s’impose et pas seulement pour les élections fédérales.
Si, comme il le prétend, le gouvernement chinois est innocent, sa réputation sera lavée et les relations entre le Canada et la Chine n’en seront que meilleures. Inversement, si le gouvernement chinois est coupable, il est plus que temps de stopper son ingérence et ses exactions.