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L'ex-PDG de Yuzu passe des sushis aux tables en bois

L’après-Yuzu de Steve Morency se passe dans un tout autre domaine chez Meubles Corcoran

Steve Morency s’apprêtait à prendre une pause quand le téléphone a sonné et qu’on lui a proposé d’acheter Meubles Corcoran.
Photo Didier Debusschère Steve Morency s’apprêtait à prendre une pause quand le téléphone a sonné et qu’on lui a proposé d’acheter Meubles Corcoran.

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Quand il a fait l’acquisition d’une table unique en bois massif chez Corcoran, Steve Morency était loin d’imaginer qu’il achèterait l’entreprise quelque temps plus tard. 

«Après la vente de Yuzu, j’ai investi dans beaucoup de projets et je voulais prendre une pause. Mais les courtiers de Corcoran m’ont appelé en me disant qu’ils avaient quelque chose pour moi, une entreprise dont j’étais client», se souvient l’entrepreneur en série.

La curiosité piquée, Steve est allé écouter les vendeurs.

Comme il avait eu une expérience client mémorable chez Corcoran en faisant créer sur mesure une table dans laquelle il a fait insérer un panache de chevreuil chassé avec son parrain décédé, son cœur était déjà emballé. 

«Je me suis dit : il faut recréer le wow que j’ai ressenti en personnalisant ma slab (dosse) de bois et l’émotion que je ressens devant ma table», raconte Steve.

Amoureux de la forêt, mais étranger au secteur d’activités, il a convaincu deux employés clés de se joindre à l’actionnariat de Corcoran, grossiste en meubles d’importation.

Vivre l’histoire de sa table

Pour la division manufacturière, il n’y aura plus que du sur mesure, et les nouveaux propriétaires entendent bien faire de l’endroit la destination pour quiconque veut le meuble de ses rêves.

Steve Morency s’apprêtait à prendre une pause quand le téléphone a sonné et qu’on lui a proposé d’acheter Meubles Corcoran.
Photo Didier Debusschère

Dans la salle d’exposition, il y aura un cellier à bois avec des dizaines de pièces, que les gens pourront toucher, avant d’entrer dans l’atelier pour sentir les odeurs, voir le découpage, le planage, le séchage et l’enveloppe d’Époxy. 

«Je veux que le client puisse vivre et raconter l’histoire de sa table, de son îlot de cuisine ou de son bureau», explique Steve.

Le projet l’allume, ça se voit dans son regard. Il dit que ça ressemble à une expérience au restaurant tellement l’univers du bois éveille les sens.

Sa blonde est aussi passionnée que lui : depuis qu’elle est en poste, sa moyenne de vente est de 100 % !

L’expérience client est peut-être en déclin à bien des endroits à cause de la pénurie de main-d’œuvre, mais Steve Morency l’a à cœur.

Faire grandir des entrepreneurs

Investisseur dans Tite Frette, il a travaillé à bâtir un modèle d’affaires à reproduire, et en 18 mois, l’entreprise est passée de 4 à 42 adresses et a gagné la première position du palmarès Wow 2022, sondage mené par Léger auprès des consommateurs.

«On a eu une note de 97 %! Je ne pensais pas que ça arriverait et c’est une belle fierté!»

Après la vente de la chaîne de sushis Yuzu en 2019, Steve a aussi investi dans des startups technos, dans l’immobilier et le secteur médical.

Steve Morency, en 2018
Photo d'archives Pascal Huot
Steve Morency, en 2018

Pas question de prendre sa retraite à 42 ans et à titre d’investisseur, il pouvait soutenir des vocations entrepreneuriales, sans devoir donner tout son temps. 

Peut-être qu’il avait aussi besoin de cette transition avant de s’investir totalement dans un autre projet que Yuzu, qu’il avait mis au monde en 2002, à partir d’un plan d’affaires réalisé à l’université.

Il admet d’ailleurs avoir vécu un grand deuil après la vente. 

«C’est comme quand tu mets un enfant au monde, il grandit et tu le laisses partir, mais tu en es toujours le parent et tu le regardes aller», dit-il avec émotion. 

Avec Corcoran, Steve a adopté un ado, qui définit une nouvelle identité. Le rêve, c’est de lui permettre de briller.

Et pour cet ancien athlète de football, le bonheur contagieux de son équipe sera la clé du succès. 

En rafale

Entreprendre, c’est...? 

«Prendre une idée ou un projet et mettre tout en place pour le concrétiser et le faire grandir.» 


Quel a été ton premier emploi?

«J’ai renoncé aux vacances familiales à Virginia Beach à 14 ans pour travailler chez Boub à Lac-Beauport.»


Qu’est-ce qui t’inspire?

«Les réussites sportives. Michael Jordan.» 

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