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Parti québécois: «Toujours vivant», mais après?

Élection Provinciale 2022
Photo d’archives, Martin Chevalier Paul St-Pierre Plamondon lors du Face-à-Face présenté par TVA dans le cadre des élections provinciales, le 15 septembre 2022.

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Le Parti Québécois a (encore) perdu dans la partielle de Saint-Henri–Sainte-Anne.

En fait, au moment d’écrire ces lignes, le résultat est inconnu. Je prends donc un risque. Risque ultra-faible, évidemment. Dans les entrevues d’après congrès, hier, le chef Paul St-Pierre Plamondon lui-même refusait de prédire que sa formation l’emporterait.

Il se bornait à féliciter sa candidate ; ne se risqua qu’à un seul élément de prévision : le PQ ferait meilleure figure qu’à l’élection du 3 octobre (8,3 % seulement des voix). Très probable compte tenu de la croissance du PQ dans les intentions de vote.

EMI

La politique est un jeu d’attentes. Toute appréciation, évaluation, dépend de ce qui est possible, probable, envisageable.

C’est en grande partie par les attentes très faibles qu’on peut expliquer le vote de confiance massif, aux allures nord-coréennes, de 98,51 % recueilli par PSPP en fin de semaine. En dépit de la pire défaite électorale de l’histoire du PQ, l’automne dernier.

Les attentes, il y a moins de trois ans ? On parlait constamment (moi le premier) de la fin possible du parti fondé par René Lévesque.

Le PQ a vécu ce qu’on appelle, chez l’individu, une expérience de mort imminente (EMI). « L’EMI concernerait les premiers stades de la mort », explique-t-on.

Chef pandémique

Le soir où PSPP devient chef du PQ, le 9 octobre 2020, la COVID-19 fait des ravages : « La deuxième vague plus contagieuse que la première », titre Le Journal.

Le clou de la course à la chefferie, la « soirée électorale », se tint « à huis clos, à la permanence du parti, en raison de la crise sanitaire », notait mon collègue reporter Patrick Bellerose dans son compte-rendu.

Tout cela donnait à l’événement l’impression de « premiers stades de la mort », voire d’une cérémonie funéraire. Des candidats assis autour d’une table dans une petite salle vide.

Le nouveau chef était si peu connu que Bellerose se sentit obligé de préciser en parlant de « celui que l’on surnomme “PSPP” ». Rappel : il ne l’avait emporté qu’au 3e tour, avec 56,02 % des voix contre Sylvain Gaudreault, qui avait récolté 43,98 %.

Après une première phase ardue, laborieuse, faite d’un nombre incommensurable de points de presse dans les couloirs de l’Assemblée nationale – comme « invité » puisqu’il n’était pas un élu – PSPP a réussi à mener une campagne électorale efficace.

Il a joué de chance en se faisant élire grâce à une invraisemblable bourde de son adversaire QSiste. Puis, il a joué d’audace en se montrant tenace sur la question du serment au roi.

Résultat : le PQ, malgré son statut de 3e groupe d’opposition, a réussi à se hisser au 2e rang des sondages. La notoriété de PSPP a crû de manière impressionnante.

Ces succès indéniables ont conduit au 98,51 % de samedi. Le PQ est « toujours vivant », comme le chantait Gerry Boulet. C’est certainement mieux pour eux que d’entonner « Pour une dernière fois » ! Mais ce sauvetage crée de nouvelles attentes. Réussir à les satisfaire est désormais le grand défi de PSPP.

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