Fiasco à la SAAQ: Legault reconnaît une part de responsabilité
Autre période de questions houleuses pour le gouvernement à l’Assemblée nationale
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Le premier ministre François Legault a reconnu sa part de responsabilité dans le fiasco de la SAAQ, assurant qu’il va prendre des mesures pour qu’une telle situation ne se reproduise plus. Il a aussi réitéré sa confiance en son ministre Éric Caire, qu’il qualifie de simple conseiller à la transformation numérique.
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Le gouvernement de la CAQ a connu une seconde période de questions houleuse en raison du fiasco numérique de la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ).
Bousculé par les chefs des oppositions, François Legault a admis sa part de responsabilité.
«La réponse, c’est oui. Je prends ma part de responsabilité dans la mauvaise planification de la SAAQ et, dans les prochaines semaines, je vais agir en conséquence pour m’assurer que plus jamais il n’y aura des files d’attente comme on a vu depuis une semaine ou deux. Donc, ça, c’est très clair», a-t-il finalement mentionné, questionné par le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon. .
Il signale toutefois que la responsabilité de cette débâcle revient principalement à la SAAQ.
«Le principal problème qu’on a vécu avec cette transformation numérique, c’est que la SAAQ a décidé de fermer ses bureaux, tous ses bureaux pendant trois semaines, et n’a pas prévu, à la réouverture des bureaux, d’ajouter du personnel.»
François Legault a réaffirmé qu’il y avait eu de graves lacunes de planifications à la SAAQ et que le travail du PDG, Denis Marsolais, et son conseil d’administration devaient être examinés.
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Caire sur la défensive
De son côté, le ministre de la Cybersécurité et du Numérique, Éric Caire, a dû se défendre contre les nombreuses attaques des oppositions, qui estiment qu’il n’a rien fait depuis quatre ans pour prévenir et empêcher ce fiasco.
Éric Caire a de nouveau expliqué qu’il avait seulement un rôle de conseiller en matière de transformation numérique au gouvernement.
Irrité par les questions du solidaire Haroun Bouazzi, qui lui demandait justement quels étaient les conseils qu’il avait prodigués à la SAAQ, le ministre a qualifié son homologue «d’automate».
«À lire sa question comme un automate, il a l’air d’un programme informatique», a-t-il affirmé, avec arrogance.
Le leader du gouvernement, Simon Jolin-Barrette a également soutenu que le ministre Caire méritait du respect parce qu’il est député depuis 16 ans et qu’il «a consacré sa vie au service public».
Insatisfaites
Or, les oppositions ne sont pas satisfaites de cette réponse. Elles cherchent à comprendre qui est imputable de la transformation numérique au gouvernement, surtout si le ministre responsable du numérique ne l’est pas.
Le chef libéral par intérim, Marc Tanguay, plaide de le député de La Peltrie ne remplit pas son rôle de ministre.
«Éric Caire, je ne comprends toujours pas son rôle. Je ne comprends toujours pas qu’est-ce qu’il fait, Éric Caire, au gouvernement responsable du numérique. C’est quoi qu’il fait? Parce qu’on l’a vu, ce qu’il n’a pas fait en novembre 2022 avec la SAAQ. La rencontre aurait pu ne pas avoir lieu. Pourquoi elle a eu lieu? Parce qu’il devait les rencontrer, mais il n’a pas rempli sa fonction de ministre, il n’a pas fait son travail», a-t-il indiqué.
Le premier ministre a une fois de plus défendu son ministre.
«Je remarque qu’encore aujourd’hui le chef de l’opposition officielle ne semble porter aucune responsabilité au conseil d’administration de la SAAQ, aucune responsabilité à la direction de la SAAQ, aucune responsabilité au département d’informatique de la SAAQ. Donc, son jugement va seulement sur le ministre chargé de la transformation numérique, qui a un rôle-conseil», a indiqué le premier ministre.