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Le Québec a perdu Volks par manque d’électricité

Le «superministre» Fitzgibbon a décidé de «passer son tour» pour l’obtention de la méga-usine de batteries Volkswagen

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Photos d'archives, AFP et tirée de Twitter, @francoislegault Volkswagen a lancé, en juillet dernier, le chantier de la première usine du conglomérat entièrement dédiée à la production de batteries pour véhicules électriques. Le numéro un allemand, Olaf Schulz (3e à partir de la droite) était présent pour l’occasion, à Salzgitter, dans le centre du pays. Quelques semaines plus tard, le chancelier allemand s’est entretenu, au Québec, avec François Legault et son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon.

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Québec a laissé filer un investissement majeur de Volkswagen, en évoquant, pour cela, l’impossibilité d’avoir une « connexion électrique » pour le projet, et l’échéancier « agressif » du fabricant automobile. 

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« Si on avait eu le courant électrique, on aurait été au rendez-vous, mais on ne l’avait pas », a indiqué le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, après l’annonce d’une méga-usine de batterie de plusieurs milliards de dollars en Ontario, lundi dernier. 

« Au printemps passé, nous avons été incapables de donner suite aux conditions de Volkswagen qui demandait des terrains importants près de Montréal, dézonés, et principalement la connexion électrique que nous n’avions pas », a expliqué le ministre en entrevue à Gérald Fillion, à Radio-Canada. 

« Volkswagen requiert à peu près 800 mégawatts d’ici sept ans. C’était impossible pour nous de le donner, donc on a dû malheureusement passer sur le projet », a-t-il ajouté.

Volkswagen bâtira donc sa méga-usine du côté ontarien, à Saint Thomas. Il s’agira de la première usine de batterie hors Europe de la firme allemande.

Pas plus d’électricité en Ontario !

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Photo d'archives, Agence QMI

Le Journal a tenté de savoir de quelle quantité d’électricité disposait l’Ontario, qui a réussi à répondre aux besoins du projet du géant allemand. 

Hydro One, le plus important fournisseur de services de transport et de distribution d’électricité en Ontario, a renvoyé la balle à la Société indépendante d’exploitation du réseau d’électricité (SIERE), qui n’a pas fourni de réponse.

Or, selon une analyse faite pour le compte du ministère de l’Énergie de l’Ontario, en 2022, par la SIERE, l’Ontario ne disposerait pas actuellement de l’énergie requise, mais des appels de propositions permettront d’acquérir jusqu’à 4000 mégawatts à l’horizon 2025-2027.

Déception

Le président de l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité, Jocelyn B. Allard, se dit étonné et déçu par la tournure des événements. 

« C’est étonnant qu’Hydro-Québec ne puisse pas fournir l’électricité requise pour une implantation industrielle majeure au Québec, mais que l’Ontario, elle, soit en mesure de le faire alors que le Québec est censé être la batterie du nord-est américain.

M. Allard se dit aussi « déçu » qu’Hydro-Québec ait investi des centaines de millions de dollars au cours des dernières années pour réaliser des lignes de transport visant à exporter notre électricité propre aux Américains, « mais qu’elle se dise incapable de permettre l’implantation au Québec même d’une usine majeure dans une industrie jugée stratégique ».

Échéancier pas si agressif ?

Superficie de 1400 terrains de football, besoin d’environ 700 mégawatts, réalisation rapide du projet... Hydro-Québec a expliqué au Journal que de nombreux critères ont pesé dans la balance.  

De plus, il aurait fallu ajouter ou construire des lignes de transports et ajouter de l’équipement dans les postes électriques. 

« Ces rehaussements n’auraient pas pu être réalisés à temps en fonction de l’échéancier agressif du promoteur », a commenté le porte-parole d’Hydro, Maxence Huard-Lefebvre.

La production ne devrait pourtant débuter qu’en 2027, selon le Wall Street Journal.

Au Journal, Hydro a confirmé toujours avoir des « surplus énergétiques », mais que la demande devrait monter en flèche ces prochaines années. 

« Mais il est important de distinguer l’approvisionnement énergétique et la capacité du réseau de transport, deux des facteurs différents à considérer », a conclu Maxence Huard-Lefebvre.

Visite du chancelier allemand

Par ailleurs, François Legault a rencontré le chancelier d’Allemagne Olaf Scholz en août dernier. 

M. Legault disait sur Twitter avoir eu des discussions sur d’éventuels partenariats dans les secteurs de l’hydrogène vert et des batteries, entre autres. 

Mais le bureau de premier ministre a refusé de nous confirmer ou non si le dossier spécifique de Volkswagen avait été abordé. 

Un plan vert de 177 milliards $ pour Volkswagen 

  • Volkswagen prévoit investir 122 milliards d’euros (177 milliards $ CA) dans sa transition vers la voiture électrique et connectée dans les 5 prochaines années.
  • Jusqu’en 2027, le groupe va consacrer 68 % du total de ses investissements de 180 milliards d’euros (262 milliards $ CA) à ces technologies clés.
  • Sa filiale dédiée à la production de batteries, PowerCo, devrait générer d’ici 2030 un chiffre d’affaires annuel de plus de 20 milliards d’euros (29 milliards $ CA) .
  • Avec l’annonce de lundi en Ontario, le géant allemand possède maintenant quatre usines au Canada. 

Source : Agence France-Presse

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