«Tout le monde est Amqui»: Legault promet d'en faire plus pour la santé mentale
François Legault a souligné qu’il «ne fallait pas que la folie triomphe sur l’espoir»
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Jeudi matin, à Amqui, François Legault s'est présenté sur le boulevard Saint-Benoît pour soutenir les citoyens du coin, qui ont choisi de reprendre possession des lieux après que la mort y a fauché deux vies, en plus d’en chambouler à jamais une dizaine d’autres, lundi après-midi. «Tout le monde est Amqui», leur a assuré le premier ministre, qui a promis d’en faire plus pour la santé mentale.
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M. Legault avait rapidement annoncé son intention de se déplacer à Amqui dans les heures suivant le terrible drame qui a fait deux victimes, lundi après-midi. Sur les lieux jeudi, il a été reçu par près de 200 citoyens, certains ayant été témoins du drame et ayant besoin de partager la douleur qu’ils ressentent.
En réponse à ces témoignages, le premier ministre a été clair. «Il ne faut pas que la folie triomphe sur l’espoir», a-t-il insisté, promettant que son gouvernement prendrait des mesures en santé mentale, notamment dans son budget qui doit être déposé le 21 mars prochain.
«On doit en faire plus», a-t-il souligné, ajoutant qu'on se sent «tous un peu coupable» quand un tel drame survient.
«Moi le premier. On se demande tous ce qu’on peut faire de plus.»
Gérald Charest, 65 ans, et Jean Lafrenière, 73 ans, ont perdu la vie dans la course folle de Steeve Gagnon sur le trottoir de la rue principale de la petite ville de 6000 âmes. Neuf autres personnes ont été blessées dans la tuerie, dont deux qui se trouvent toujours dans un état critique à l’Hôpital de l'Enfant-Jésus à Québec.
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Marqués à jamais
Tout le long du boulevard Saint-Benoît, le premier ministre a serré des mains et exprimé sa sympathie, se disant frappé par l’onde de choc qui se ressent toujours dans cette petite communauté où «tout le monde se connaît».
Sur un coin, un homme raconte que son beau-frère est toujours hospitalisé.
Un peu plus loin, le directeur général du Cégep de Matane, résident d’Amqui, tenait à rencontrer les élus.
Pierre Bédard avait des messages très clairs à passer, lui qui dit craindre pour ses étudiants les plus vulnérables aux problèmes de santé mentale.
«Dans les statistiques, on voit que 50% de nos jeunes vivent de très grandes situations d’anxiété. Et j’ai peur que ça se transforme éventuellement en gestes irréparables», a confié au Journal M. Bédard, insistant sur le manque de financement et de ressources. «Je suis très inquiet et c’est partout.» François Legault a prêté une oreille attentive à son plaidoyer.
Et tout près de la microbrasserie La Captive, le directeur du service incendie et le chef aux opérations des paramédicaux – lesquels ont eu à secourir des gens qu’ils côtoient presque au quotidien – ont reçu les sincères remerciements du premier ministre.
«On ne sait jamais sur quoi on s’en vient, mais ici, c’était le chaos», a confié au Journal le chef pompier Ghislain Paradis, assurant que son équipe se serrait les coudes pour passer à travers le drame. «Dans les circonstances, ça va.»
Délégation d’élus en soutien
Le premier ministre était accompagné à Amqui des chefs de l’opposition Marc Tanguay, Gabriel Nadeau-Dubois et Paul St-Pierre Plamondon.
Ces derniers ont assuré leur collaboration, mettant l’accent sur l’importance de rester unis, pas seulement lors de cette visite mais aussi dans les actions qui suivront.
Une position qui a fait écho chez le maire d’Albertville, petite municipalité voisine d’environ 200 habitants, d’où étaient originaires les deux victimes qui ont perdu la vie.
«Ces situations-là arrivent parce qu’on a des problèmes de société et ces problèmes de société là, il va falloir les régler, en société», a réclamé Martin Landry. «Les barrières partisanes vont devoir tomber pour y parvenir.»
Le député de Matane-Matapédia Pascal Bérubé, la députée fédérale Kristina Michaud, la préfète de la MRC de La Matapédia Chantale Lavoie et la mairesse Sylvie Blanchette étaient également présents.