Mon idée personnelle sur la vieillesse
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La lecture des propos de la dame de 85 ans qui s’exprimait sur « la souffrance de la vieillesse » m’a donné envie d’ajouter mon grain de sel. Le regard que nous jetons sur cette dernière grande étape de la vie ne serait-il pas un peu à l’image de la vie qu’on a menée auparavant ? Tout est relatif, même la vison de cette dernière grande étape de vie que, même jeunes, nous n’envisagions qu’avec appréhension.
Comme le mot « vieillesse » s’applique plus spécifiquement au corps dans une perspective plus globale de la santé, je considère plutôt que cette étape de vie est celle de la prise de conscience, le cadeau final qui permet de rallier les éléments de sa vie les uns avec les autres pour tracer son propre autoportrait.
Si vous demandez à une personne de 80 ans qui elle est ? Vous obtiendrez une vision certainement plus complète, plus globale de sa personnalité. Comme si elle était arrivée à se retirer au-dessus du mouvement de la vie quotidienne pour obtenir une image mieux achevée d’elle-même.
Chacune des étapes de la vie porte ses joyaux. Il s’agit de les découvrir et de les accueillir. L’ego, l’espoir de « finir en beauté », l’ambition même, ne trouvent plus leur justification lorsqu’on touche au soi, à ce qui donnera un sens à notre départ, un sens à notre vie.
Avancer en âge est une succession de petits deuils de tout ce qui meublait notre existence, de tout ce qui donnait un sens à la petite vie quotidienne qu’on a menée pendant tant d’années, pour faire place à des valeurs plus profondes, qui nous rattachent à notre moi, et nous permettent de cheminer en harmonie vers notre accomplissement. Alors la solitude permet de tout mettre en relief, notre passé comme notre avenir, et la manière avec laquelle nous envisageons notre passage.
La fin de vie est un passage obligé que plusieurs qualifient de « la seule chose juste au monde ». C’est à chacun de nous de lui donner tout son sens. À cet égard, la nature constitue le meilleur enseignement sur l’art d’accueillir l’évolution, et ensuite la fin. Apprendre à vivre comme elle, comme toutes les autres vies qui nous environnent (saisons, plantes, fleurs, animaux) n’effleure pas souvent l’esprit humain, alors que ça illustre les plus parfaits exemples d’acceptation de la vie telle qu’elle est. C’est le travail d’une vie entière et l’assurance d’une fin possiblement plus paisible.
Isabelle, bientôt 75 ans
Quoi ajouter à une réflexion aussi profonde, en même temps qu’aussi simple, sinon qu’elle pourra certainement servir de guide à ceux et celles qui se cherchent encore et qui désespèrent de voir leur vie stagner dans l’abattement, la peine, le ressentiment, l’orgueil, la haine, enfin toutes ces émotions qui nous empêchent de voir le beau et le bon qu’elle nous propose. Merci, Isabelle, d’avoir partagé cette si belle réflexion de vie.