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Caire et la SAAQ ont fait mal à Legault

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Photo d'archives, Agence QMI

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Éric Caire a compté dans son propre but en marge de la transition informatique de la SAAQ. Le ministre de la Cybersécurité et du Numérique a fait mal paraître son gouvernement et il a nui aux chances de succès des prochaines étapes d’implantation de l’identité numérique dans les services publics.

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En regardant Éric Caire s’enfoncer cette semaine au Salon bleu, je me suis rappelé les paroles d’un élu caquiste avec qui j’avais discuté en début d’année. 

Il me signalait que, bien que l’esprit d’équipe demeurait généralement bon, ceux n’ayant pas été choisis pour faire partie du Conseil des ministres ne seraient pas particulièrement patients à l’égard des collègues privilégiés qui ne livreraient pas la marchandise.

Jeudi, après les réponses enjolivées d’arrogance du ministre Caire face à l’opposition, un membre du gouvernement m’a signalé avec un sourire entendu qu’il se doutait bien à qui j’allais décerner un pouce en bas dans cette chronique du samedi.

Au retour en Chambre mardi, après les deux semaines de relâche marquées par la transition numérique ratée à la SAAQ, bien des caquistes avaient le visage long, pendant que le ministre ne jetait le blâme que sur les dirigeants de la société d’État. 

Ils savent que ce sont les citoyens « ordinaires » qu’ils se targuent de représenter, qui ont écopé.

Des milliers de monsieur et madame Tout-le-Monde ont été affectés, ont perdu un temps précieux dans des files d’attente, parfois pour rien, se sont butés à un système complexe, erratique.

Une grogne populaire qui fait la hantise des élus.

Le début de l’identité numérique

La transformation de la plateforme de la SAAQ constitue aussi la première étape d’utilisation de l’identité numérique que Caire doit étendre par la suite à Revenu Québec, à la RAMQ et autres.

C’est comme s’il avait confié son bébé à la société d’État sans prendre de précautions.

« On a demandé à la SAAQ s’ils étaient prêts. La SAAQ nous a dit : nous sommes prêts. Ça fait qu’on les a laissés aller », a-t-il dit mardi, confirmant sa propre désinvolture.

Deux sources ont confirmé au Journal que le ministre avait été avisé depuis des mois qu’aucun plan tangible de communication n’était prévu avec la SAAQ.

Le ministre a contesté ces informations en jouant sur les mots. 

Il répète que la société garantissait le respect du budget et des échéanciers. 

La façon de planifier l’atterrissage clair et en douceur pour la clientèle, c’est autre chose.

Bien sûr, la SAAQ est la première responsable. Et la ministre des Transports Geneviève Guilbault a aussi sa part de responsabilité.

Mais Caire s’est tiré dans le pied.

Et il n’en est pas à une première réplique erronée à l’égard du Journal.

Fâché d’un reportage révélant un retard dans le déploiement de l’identité numérique, il avait affirmé que 30 000 éducatrices en garderie profitaient déjà de ce service.

Son propre sous-ministre avait dû ensuite le corriger, parce qu’il ne s’agissait que d’un test avec... seulement 40 travailleuses.

Tout cela avait les apparences d’un mensonge qu’il s’était autorisé pour sauver son image.

Ou d’un manque de connaissances de ce qui se passe à l’intérieur de son ministère.

Et la suite ?

Maintenant qu’il a blâmé les gestionnaires et les spécialistes informatiques de la SAAQ en se dégageant de toute responsabilité pour cette première implantation chaotique, on se demande qui voudra aller à la guerre avec lui en vue des prochaines étapes de déploiement.

À moins d’être prêt à se faire poignarder dans le dos.

Mais, bon, il semble qu’il aurait dû « recevoir des éloges », comme il l’a dit à TVA. 

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