/sports/hockey
Navigation

Ça coûte cher gagner la coupe Stanley et ces six équipes en paient le prix

Photo Denis Brodeur / Getty
Photo d’archives, Getty Images, Denis Brodeur Le 25 mai 1978, le Canadien rafla une troisième coupe Stanley consécutive en triomphant contre les Bruins au Boston Garden. Les Glorieux allaient en ajouter une quatrième l’année suivante.

Coup d'oeil sur cet article

On a toujours dit qu’une dynastie, c’était une équipe qui remportait plusieurs titres en succession. Le Canadien des années 50. Le Canadien des années 70, les Islanders des années 80. 

Depuis ce temps, une dynastie offre une définition corrigée. On parle plutôt d’une organisation qui flirte avec l’excellence. Le résultat final ne se traduit pas toujours par un championnat, mais les actions prises tous les ans, les changements au niveau des effectifs, ont permis à des équipes de maintenir des standards très élevés.

Mais, penser en fonction d’une dynastie, c’est croire à l’improbable, les nouvelles structures administratives entravant la perspective de dominer la compétition sur une longue période.

Pourquoi ?

Parce que, à chaque fois qu’on décroche le championnat, qu’on monte sur le podium avec la coupe Stanley à bout de bras, les décideurs savent très bien qu’il y aura une facture salée qu’il faudra payer.

Quand ?

Dans un an, dans trois ans, dans cinq ans. Tout dépend de la perspicacité des décideurs... mais, en bout de ligne, il faudra rembourser la dette. Parce qu’il faut bien le reconnaître : la conquête de la coupe Stanley entraîne une augmentation importante au niveau des engagements financiers.

Sabrer les dépenses 

Toutes les équipes ayant gagné la coupe Stanley depuis 2014 ont dû verser des sommes astronomiques à des patineurs de haut niveau. Elles ont délié les cordons de la bourse afin de garder dans le giron de l’entreprise ceux qui ont largement contribué aux succès de la formation et dont l’impact majeur est indiscutable.

Ces contrats variant entre 9 millions $ et 12 millions $ ont entraîné des changements majeurs au niveau des effectifs. Puisqu’il faut respecter un plafond salarial, des joueurs ayant joué un rôle important dans les résultats ont changé d’adresse.

Par conséquent, comment peut-on penser en fonction d’établir une dynastie quand un championnat très souvent crée une instabilité au niveau des effectifs ?

Les six derniers champions de la coupe Stanley ont dû affronter l’inévitable. Il a fallu sabrer les dépenses salariales. Si on faisait un survol des changements apportés par les ex-champions – et ça inclut le Lightning de Tampa Bay – qui montre des premiers signes inquiétants des conséquences qu’entraîne une conquête de la coupe Stanley. 

Kings de Los Angeles

Photo Denis Brodeur / Getty
Photo d’archives, AFP

Les Kings ont évité des changements majeurs après la première conquête de la coupe Stanley. Mais, après la deuxième, il a fallu modifier les règles du jeu. Tout d’abord, Anze Kopitar et Drew Doughty ont obtenu des mégacontrats. Le gardien Jonathan Quick a lui aussi été récompensé à la suite de ses performances éblouissantes. Pour les autres, il a fallu éventuellement faire le grand ménage, Tyler Toffoli, Alec Martinez, Jake Muzzin, Trevor Lewis, Tanner Pearson sont partis.  

Le problème des Kings, ce fut également l’entêtement de Darryl Sutter qui avait créé tout un remous croyant que les joueurs au gabarit imposant étaient toujours la solution. Or, pendant tout ce temps, la tendance était axée sur la rapidité et les jeunes joueurs. Pendant des années, les Kings ont pataugé dans la médiocrité. La nouvelle administration guidée par Luc Robitaille a mis beaucoup d’accent sur le développement et le repêchage des joueurs amateurs. 

Penguins de Pittsburgh

Photo Denis Brodeur / Getty
Photo d’archives, AFP

Les Penguins représentent l’une des organisations les mieux structurées de la ligue. Du moins depuis plusieurs années, mais au cours des dernières saisons, le premier signe qu’il fallait songer à revoir la philosophie de l’équipe s’est manifesté. On a accordé des contrats à Evgeni Malkin et à Kristopher Letang l’été dernier. On veut une autre coupe Stanley, mais le trio complété par Sidney Crosby a pris de l’âge. Les Penguins participent aux séries éliminatoires chaque année, mais, lors des quatre derniers printemps, ils n’ont fait que passer, étant éliminés lors du premier tour. Dans les ligues mineures, la relève des Penguins a de quoi inquiéter. Le plafond salarial constitue un problème majeur et on se demande si Ron Hextall sera en poste l’an prochain. Une équipe qui vieillit, une équipe qui a du mal à compétitionner avec les équipes rapides et jeunes. On a choisi d’y aller avec les vétérans au cours des dernières années... aujourd’hui, on se demande s’il n’aurait pas fallu apporter des changements majeurs ?

On veut une autre coupe Stanley avec Malkin, Crosby et Letang, mais on semble très loin de cet objectif. 

Blues de St. Louis

Photo Denis Brodeur / Getty
Photo d’archives, AFP

Doug Armstrong est l’un des meilleurs directeurs généraux de la ligue. Après la conquête de la coupe Stanley en 2019, il savait qu’il lui faudrait éventuellement payer une facture salée. Il a pris les grands moyens. Il n’a pas renouvelé l’entente de Alex Pietrangelo. Il a rebâti sa brigade défensive. Il a également échangé Ryan O’Reilly et a laissé David Perron libre comme le vent, Perron signant un pacte avec les Red Wings de Detroit. Il a choisi de confier son équipe aux jeunes Thomas et Kyrou. Il a rempli sa valise de choix de premier tour, bref, il sera très actif au repêchage des joueurs amateurs.  

Armstrong a rapidement réalisé qu’il allait rencontrer bien des ennuis après la surprenante victoire des Blues en 2019. Mais, il semble avoir réagi au bon moment. Cette équipe ne devrait pas tarder à reprendre une place qu’elle a occupée dans la division centrale au fil des dernières années, c’est-à-dire une équipe compétitionnant avec de bons éléments. 

Blackhawks de Chicago

Photo Denis Brodeur / Getty
Photo d’archives, AFP

Pas besoin d’aller bien loin pour réaliser à quel point le prix à payer est parfois très élevé. Trois coupes Stanley (2010, 2013 et 2015), puis les Blackhawks ont perdu au fil des ans Brent Seabrook (blessure), Duncan Keith, Patrick Kane, Marian Hossa, Corey Crawford, Brandon Saad, et probablement que cet été Jonathan Toews partira.

Les contrats accordés à Kane et Toews, 10 500 000 $ par saison pour une période de huit ans ont entraîné le départ de Artemi Panarin. Ils ont causé des changements au niveau des employés de soutien. L’organisation a commis des erreurs lors du repêchage des joueurs amateurs. Elle a manqué de jugement dans l’évaluation de plusieurs patineurs au moment de conclure des transactions, notamment dans le dossier Panarin.  

Bref, voilà que les Blackhawks se retrouvent dans les bas-fonds du classement et il faudra des années avant de retrouver une certaine respectabilité. 

Capitals de Washington

Photo Denis Brodeur / Getty
Photo d’archives, AFP

La philosophie de l’entreprise est carrément adaptée à Alexander Ovechkin. La conquête de la coupe Stanley en 2018 avait convaincu à l’époque qu’on avait choisi la bonne direction avec des vétérans aguerris. Cinq ans plus tard, Dmity Orlov, Chandler Stephenson, Lars Eller, Jakub Vrana, Andre Burakovsky, Braden Holtby, Matt Niskanen, Brooks Orpik, Philipp Grubauer sont tous partis. Au cours des dernières semaines, les Capitals ont fait un certain ménage en échangeant Orlov et Eller, les deux joueurs testeront le marché des joueurs autonomes sans compensation cet été.

Une indication que cette organisation entreprend un virage important, d’autant plus que Nicklas Backstrom n’est plus aussi efficace, que T.J. Oshie est souvent à l’infirmerie et que la blessure subie par John Carlson a soulevé des inquiétudes. On doit maintenant donner la chance aux jeunes joueurs. La patience a ses limites et l’argent aussi. 

Lightning de Tampa Bay

Photo Denis Brodeur / Getty
Photo d’archives, AFP

De la première conquête de la coupe Stanley à l’édition d’aujourd’hui, les joueurs qui ont quitté le Lightning sont : Ondrej Palat, Yanni Gourde, Blake Coleman, Ryan McDonagh, Barclay Goodrow, Mathieu Joseph, Tyler Johnson, Jan Rutta, Luke Schenn. Julien BriseBois a été un véritable magicien pour mener son organisation à deux conquêtes de la coupe Stanley et à une participation à la grande finale, l’an dernier. Mais a-t-il encore quelques lapins dans son chapeau ?

On est en droit de se poser des questions. Le plafond salarial a forcé la main à BriseBois. En cours de route, il devait accorder des contrats à Nikita Kucherov, à Brayden Point, à Andrei Vasilevskiy, à Michael Sergachev, à Anthony Cirelli, à Nick Paul. Le vase déborde.

Le Lightning représente toujours une équipe de premier plan, mais on réalise de plus en plus qu’elle n’est plus aussi redoutable que par les années passées. Ses employés de soutien n’ont pas les mêmes ressources que Gourde, Coleman et Goodrow. Le pire : la banque de choix au repêchage du Lightning est pratiquement vide...

Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.