La CAQ a maintenant une porte de sortie pour le 3e lien
Coup d'oeil sur cet article
Le ministre de l’Environnement Benoit Charette, mardi, a parlé du projet de troisième lien comme étant non encore « défini » ni « ficelé ». C’est une occasion de le repenser.
La promesse formelle de la CAQ commence à dater ! À l’aube des élections de 2014, elle s’engageait une première fois à faire une « étude de faisabilité sur un troisième lien Québec-Lévis ». Le 27 mars 2017, le troisième lien devenait une promesse électorale caquiste en bonne et due forme. L’ouvrage serait construit à « court terme », dans un « premier mandat ».
François Legault piaffait d’impatience face au gouvernement Couillard : « Là, on a perdu trois ans. Il faut que les études soient faites rapidement et que ça soit réalisé dans le prochain mandat. »
En cette veille de dépôt du budget Leitao, le chef caquiste était intraitable : « Il ne faut pas que ça soit une promesse en l’air. Les gens de Québec sont tannés de se faire niaiser. Donc moi je m’attends dans le budget à ce qu’il y ait un montant d’argent prévu pour le bureau de projet et qu’il y ait aussi un échéancier précis. »
Pas d’études
Le troisième lien a empoisonné la dernière campagne électorale du chef caquiste. Quotidiennement, il a dû répondre à moult questions similaires à celles qu’il adressait jadis au gouvernement. Au point où il en perdit patience : « Il n’y a aucune étude qui prend le projet de tunnel à quatre voies. »
- Ne manquez pas La rencontre de l'heure Nadeau-Robitaille, tous les jours 17h30, en direct ou en balado à QUB radio :
Il s’engagea alors à rendre les études publiques début 2023. Or, le 2 mars, il admettait qu’on devrait attendre fin avril. Elles avaient, semble-t-il, été effectuées en prenant compte du phénomène du télétravail, mais « la réponse n’était pas claire ». Il fut demandé aux responsables de l’étude « de fouiller ce point-là »...
« Voie de sortie »
Depuis, des données alarmantes ont été rendues publiques sur la piètre qualité de l’air, notamment dans la Basse-Ville de Québec, endroit où la sortie du tunnel Québec-Lévis déverserait quelque 50 000 voitures par jour.
Sol Zanetti, de Québec solidaire, avait raison cette semaine d’y voir une bonne raison, pour le gouvernement, d’annuler ce projet pharaonique et inutile ; ou de le transformer en sorte de métro sous-fluvial : « On sent qu’ils cherchent une voie de sortie peut-être, bien là, ils en ont une. » La justification ? « La pollution atmosphérique à Québec cause 270 décès prématurés par année. »
La ministre des Transports Geneviève Guilbault rétorqua en laissant entendre que « l’électrification des transports » réglerait le problème. Or, il est maintenant établi que les autos électriques bien sûr n’émettent pas de gaz d’échappement, mais émettent « plus de particules provenant du contact pneu-chaussée et de la remise en suspension, du fait de la plus grande taille de leur pneumatique due à leur masse plus importante » (voir l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie de France).
- Ne ratez pas l’émission d'Antoine Robitaille, tous les jours 17 h 30, en direct ou en balado sur QUB radio :
Pour que ce projet cesse de polluer l’existence du gouvernement (et évite de polluer l’air des citoyens), il est grand temps qu’il soit radicalement repensé. Ça tombe bien, il n’est même pas encore « ficelé ».