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Tentative de meurtre sur une policière: il affirme que la SQ veut le tuer

L’homme devait plaider coupable hier à une tentative de meurtre sur une policière

Tentative de meurtre sur une policière: il affirme que la SQ veut le tuer
Photo Pierre-Paul Biron

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Un homme accusé de tentative de meurtre sur une agente de la SQ a réclamé lundi d’aller à procès, ajoutant qu’il voulait que soit poursuivi le corps de police pour «multiples tentatives de meurtre». 

L’individu devant initialement plaider coupable, le revirement de situation était totalement inattendu hier au palais de justice de Saint-joseph-de-beauce.

Tentative de meurtre sur une policière: il affirme que la SQ veut le tuer
Photo Pierre-Paul Biron

L’avocat de Marco Rodrigue avait bel et bien annoncé l’intention de son client de plaider coupable l’automne dernier. 

La victime, Catherine Giroux, était sur place, appuyée par ses proches et une vingtaine de collègues policiers, pour témoigner lors des observations sur la peine, pour lesquelles du temps de cour avait été réservé.

Puis, Me Jérôme Tremblay a indiqué au juge son intention de déposer une requête pour cesser d’occuper. La raison? Son client ne souhaitait plus enregistrer de plaidoyer et ainsi disposer de ses dossiers.

«Il n’a jamais été question de ça, il n’a jamais été question d’enregistrement de plaidoyer de culpabilité, c’est un procès», a insisté l’accusé.

«En votre présence, votre avocat m’a demandé qu’on fixe à aujourd’hui pour enregistrer un plaidoyer de culpabilité. On a réservé cinq heures aujourd’hui par rapport à un plaidoyer de culpabilité. La salle est pleine parce que des gens se sont déplacés parce que le dossier était prévu pour enregistrer un plaidoyer de culpabilité et vous, vous me dites qu’il n’a jamais été question de ça?» a questionné le juge Thomas Jacques, visiblement incrédule de ce qui se déroulait devant lui.

«Jamais monsieur», a réaffirmé Rodrigue, avec assurance.

Prétendu complot

Pire encore, l’homme originaire de Saint-Zacharie a affirmé devant la cour qu’il souhaitait que la Sûreté du Québec soit poursuivie.

Dans un discours quelque peu décousu, mais livré avec conviction, Marco Rodrigue a laissé entendre que l’événement du 18 août 2021 pouvait découler d’un coup monté contre lui.

Lors d’une interception de routine survenue sur l’autoroute 73, l’homme aurait tiré des coups de feu en direction de la policière Giroux et l’aurait atteinte au moins une fois. 

Selon des propos qu’il avait tenus dans les jours suivant son arrestation et qui avaient été rapportés alors que son aptitude à comparaître était évaluée, Marco Rodrigue a la prétention d’être la cible de la SQ.

«Ça fait plusieurs fois qu’ils essaient de me tuer. Ils veulent me tuer et ils veulent faire croire que je me suis suicidé», a encore une fois répété l’homme de 55 ans en salle de cour lundi, réclamant que ce soit la GRC qui enquête sur ce qui s’est passé sur l’autoroute 73.

«J’ai demandé à plusieurs reprises une enquête de la GRC sur la Sûreté du Québec. Moi, je l’accuse de tentative de meurtre. J’ai demandé à la GRC de déposer des accusations sur la Sûreté du Québec pour multiples tentatives de meurtre», s’est entêté l’accusé.

Une évaluation de la responsabilité criminelle de Marco Rodrigue avait déjà été effectuée lors des procédures, analyse qui était revenue concluante à ce moment. Une contre-expertise avait été demandée, mais n’avait jamais été menée en fin de compte.

Victime secouée

Évidemment, ce revirement inattendu provoquera de nouveaux délais dans le dossier, surtout pour la policière Catherine Giroux, qui était prête à témoigner lors des observations sur la peine lundi.

L’agente, accompagnée de son conjoint et de sa fille, est apparue secouée lorsque Marco Rodrigue a pris la parole en salle de cour. 

Entendant l’accusé réclamer un procès et comprenant tout le poids que signifiaient ces mots qu’elle avait cru éviter, la policière n’a pu retenir ses larmes.

«C’est certain qu’elle le vit somme toute difficilement, mais malgré tout, elle est très consciente du système judiciaire et du fait qu’elle n’a pas de contrôle sur la situation», a expliqué la procureure de la Couronne au dossier, Me Annik Arbour.

La policière était accompagnée de plusieurs membres de sa famille ainsi que d’une vingtaine de collègues qui étaient présents pour la soutenir. «Ils avaient à cœur de la soutenir pour la démarche d’aujourd’hui», a ajouté la procureure.

À la recherche d’un avocat

Le dossier de Marco Rodrigue reviendra devant la cour vendredi.

Le juge Thomas Jacques a insisté pour une remise au rôle rapide, conseillant à Marco Rodrigue de se trouver un nouvel avocat au plus vite.

«Il y a des délais qui s’accumulent dans votre dossier, délais qui sont préoccupants», a fait remarquer le magistrat. «Ça vous laisse la semaine pour trouver un avocat et je vous demande d’être sérieux dans vos démarches parce que le dossier ne pourra pas être reporté indéfiniment.»

M. Rodrigue est accusé de tentative de meurtre, de port d’arme dans un dessein dangereux et de possession non autorisée d’arme dans un véhicule automobile.

Quant à Catherine Giroux, la policière avait été blessée à une main, ainsi qu’à l’épaule et au visage. 

Elle porte d’ailleurs toujours une attelle à un doigt de la main gauche. L’agente a également été décorée de la Croix de bravoure pour son courage en mai 2022, la plus haute distinction policière.

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