Fils de parents alcooliques, Jean-Marie Lapointe se confie à Maripier Morin: «J’ai eu peur de vieillir comme mon père et ma mère»
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Fils de deux parents alcooliques, Jean-Marie Lapointe a confié avoir «eu peur de vieillir comme son père et sa mère», dans un témoignage touchant au balado Grains d’espoir animé par Maripier Morin.
Pour une rare fois, l’animateur et auteur y a entre autres abordé son enfance avec une mère alcoolique décédée à l’âge de 49 ans.
«Sa job, du matin jusqu’au soir, c’était de boire, a-t-il raconté. Il fallait qu’elle ait un mal de vivre et de la colère pour qu’elle ne trouve comme médicament rien de plus fort que son alcool... Imagine, nous on est là, mon père, mes sœurs et moi, sa famille, ses proches, et on assiste impuissants à sa très longue noyade.»
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L’entrevue de plus d’une heure à cœur ouvert de Jean-Marie Lapointe a suscité un grand nombre de réactions, majoritairement positives, de la part des auditeurs du balado Grains d’espoir.
«J’ai reçu des centaines de messages», explique Jean-Marie Lapointe dans une entrevue au Journal.
«Je reçois encore chaque jour des commentaires de gens qui se disent touchés, dit-il. Il s’agit d’un vrai partage de vulnérabilité et l’intention de ce balado est de faire du bien et de donner un visage humain à une maladie vue comme honteuse.»
Dans le balado, le fils du regretté Jean Lapointe est revenu sur ses propres dépendances, dont ses troubles alimentaires développés dès l’enfance et un penchant pour le cannabis découvert vers l’âge de 34 ans.
Il a aussi abordé l’alcoolisme de son père.
Justice réparatrice
Jean-Marie Lapointe a également insisté sur l’importance de la justice réparatrice pendant ce balado animé en partie par Maripier Morin. Celle-ci, on se le rappelle, a vécu des années difficiles depuis qu’elle a été accusée de harcèlement sexuel et physique à l’été 2020.
«On n’a pas besoin d’aller là, de descendre une personne sur la place publique», explique-t-il au Journal, en faisant référence au traitement qui a été réservé aux artistes en rétablissement comme Maripier Morin et Julien Lacroix.
En ondes, Jean-Marie Lapointe a raconté avoir lui-même aidé Julien Lacroix [qui a fréquenté la Maison Jean Lapointe] et Étienne Boulay pendant leur rétablissement.
Pour lui, il est évident qu’animer cette émission fait partie de la guérison et de la «rédemption» de Maripier Morin.
«Maripier met des mots sur ses maux, explique-t-il au Journal. Elle exprime ce qu’elle a à l’intérieur et cela fait partie de son rétablissement. Elle fait un travail extraordinaire et c’est probablement à elle-même qu’elle fait le plus de bien.»
«Il y a tout le temps des gens qui vont juger que la peine n’est pas assez sévère, comme ce fut le cas pour un Julien Lacroix, ajoute-t-il. Mais, la rédemption passe par le pardon : de soi-même et des autres. Il faut promouvoir le rétablissement, car c’est la seule issue possible, outre la mort.»