Le Canada dépassé par la Chine et les États-Unis en science
Le financement attribué à la recherche baisse depuis 20 ans contrairement à d’autres pays
Coup d'oeil sur cet article
Le Canada a réduit de 15 % son financement à la recherche depuis 20 ans, se laissant dépasser par des pays comme la Chine ou les États-Unis et ouvrant la porte à un exode des cerveaux.
«Dans le domaine scientifique, quand on n’avance pas, on recule. Et si le Canada a déjà été dans le peloton de tête, il a perdu son leadership mondial», déplore Frédéric Bouchard, président du Comité consultatif sur le système fédéral de soutien à la recherche, dont le rapport a été rendu public cette semaine.
Le Canada doit en faire plus en recherche et développement, sinon un nouvel exode des cerveaux pourrait priver le pays de ses meilleurs chercheurs, prévient le philosophe des sciences, doyen de la Faculté des arts et des sciences de l’UdeM.
Le comité qu’il préside conclut que le Canada devrait réinvestir massivement dans la recherche pour rattraper le retard et se poser en leader international. Leur cible : une augmentation de 50 % du budget actuel (4 milliards $) en cinq ans.
Du 8e au 18e rang
Au cours des 20 dernières années, les investissements ont même diminué de 15 %, passant de 1,9 à 1,6 % du PIB. Résultat: le Canada qui se classait au 8e rang mondial en 2011 pour le nombre de chercheurs par 1000 habitants a glissé au 18e rang en 2019.
Pour la même période, la Chine a massivement investi dans la recherche et le développement, suivie du Japon, des États-Unis, de l’Allemagne et d’Israël.
En français
Les membres du comité souhaitent que tous les programmes soient «équitables pour les francophones». En clair, les francophones du pays ne devraient plus soumettre leurs demandes dans la langue de Shakespeare pour augmenter leurs chances de réussite.
Pour M. Bouchard, les années à venir seront capitales et seul le savoir humain permettra de relever les défis posés par les changements climatiques, notamment. L’intensité de la recherche est de la même teneur que l’exploration spatiale des années 1960 ou du décryptage du génome humain au tournant des années 2000.
Le prochain budget fédéral révélera si les recommandations du comité ont été entendues, mais le professeur Bouchard reste confiant. «C’est le gouvernement qui a créé ce comité pour le conseiller sur les enjeux. Il ne pourra pas ignorer nos conclusions», commente-t-il.