L’artillerie lourde déployée pour la venue de Joe Biden à Ottawa
Première visite d’un président américain depuis celle d’Obama en 2016
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OTTAWA | Barricades, caméras de surveillances, colonnes de policiers, chasseurs CF-18 qui patrouillent le ciel: Ottawa se prépare à accueillir l’homme le plus puissant de la planète, Joe Biden, pour une visite éclair qui se déroulera sous haute sécurité d’aujourd’hui à demain soir.
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La capitale fédérale a l’habitude d’accueillir des chefs d’États de partout dans monde, mais rien ne se compare à une visite présidentielle en matière de dispositif sécuritaire.
«Tout ce que vous pouvez penser en termes de sécurité, quand c’est le président américain, sera à l’agenda: on va inspecter l’eau, les airs, la terre, la périphérie», explique André Durocher, ancien de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) et du Service de police de Montréal (SPVM).
Des avions CF-18 en provenance de la base militaire de Bagotville, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, ainsi que des hélicoptères CH-146 survoleront le ciel d’Ottawa, pour lequel est instaurée une zone d’exclusion aérienne, le tout sous le commandement de la défense aérospatiale de l’Amérique du Nord (NORAD).
Sur terre, le nombre d’agents de sécurité présents sur la colline du Parlement se comptera par « centaines », assure André Durocher. Plusieurs dizaines d’agents de sécurité ont rôdé dans les corridors du Parlement pour se familiariser avec les lieux cette semaine.
Les Américains en contrôle
Rien n’est laissé au hasard, rappelle M. Durocher, qui avait été invité à titre d’observateur pour le SPVM lors de la visite de George W. Bush, en 2004.
«Il y a plusieurs couches de sécurité», dit-il. Sur la route entre l’aéroport d’Ottawa et la colline du Parlement, «tout le parcours est sécurisé d’avance : les trous d’homme sont soudés, les poubelles et les boîtes à lettres sont inspectées ou retirées, etc.», raconte l’ancien agent.
La GRC, qui normalement chapeaute les services de sécurité du côté canadien pendant les visites diplomatiques, a refusé de dévoiler le nombre exact d’agents ni la nature de ses tactiques. Mais quand c’est le président des États-Unis qui visite, ce sont les Américains qui mènent la barque, assure M. Durocher.
«À l’époque de Bush, je crois qu’il y avait plus de 80 véhicules dans le cortège», dit-il. «Tout le monde vient en paquet: le personnel politique, l’aide médicale... c’est du monde en maudit.»
Jusqu’à nouvel ordre, aucun déplacement dans la ville ni bain de foule n’est à l’agenda de Joe Biden. George W. Bush, en 2004, et Barack Obama, en 2009, s’étaient tous deux aventurés dans le centre-ville, ce dernier prenant même des autoportraits avec des admirateurs dans le quartier touristique du Marché By.
Visite coûteuse
La visite de dignitaires américains vient avec son lot de coûts. Le dernier séjour de Joe Biden au Canada remonte à 2016, en tant que vice-président de Barack Obama.
Sa visite éclair de quelques heures avait coûté près de 150 000 $ à Affaires mondiales Canada. Cela incluait l’hébergement, le transport et l’accueil. On peut penser que ce coût plancher sera beaucoup plus élevé cette fois-ci, maintenant que ce dernier est président.
– Avec Jérémy Bernier, Le Journal de Québec
Horaire de la visite présidentielle
AUJOURD'HUI
- Arrivée à l’aéroport en soirée
- Accueil de la gouverneure générale Mary Simon et de la vice-première ministre Chrystia Freeland
- Rencontre informelle des couples Trudeau et Biden
DEMAIN
- Arrivée au Parlement en fin de matinée, suivi d’une cérémonie d’ouverture
- Tête à tête entre Justin Trudeau et Joe Biden, suivi d’une rencontre plus large avec des membres des deux gouvernements
- Discours au parlement, suivi d’une conférence de presse
- Dîner d’État en soirée
LES PREMIÈRES DAMES SOPHIE GRÉGOIRE TRUDEAU ET JILL BIDEN ONT AUSSI LEUR PROPRE PROGRAMME
- Visite d’un club de curling et discussion avec des jeunes sur la santé mentale, vendredi
- Visite d’une exposition au Musée des beaux-arts du Canada par la suite