Drainville prépare une stratégie nationale de lutte contre la violence dans les écoles
Le gouvernement Legault exclut d’installer des détecteurs de métal à l’entrée des écoles malgré l’augmentation inquiétante du nombre d’armes qui y sont saisies, mais travaille sur une stratégie nationale pour lutter contre la violence dans les établissements scolaires, a annoncé le ministre Drainville.
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«Nous sommes en train de préparer une stratégie pour lutter contre la violence armée dans les écoles du Québec. J’ai demandé à mes équipes de me revenir le plus rapidement possible avec cette stratégie», a-t-il dit vendredi matin lors de son interpellation au Salon bleu.
M. Drainville a précisé plus tard que ce plan visera à contrer la violence à l’école sous toutes ces formes, et qu’il touchera entre autres la cyberintimidation et les violences sexuelles.
S’il s’est dit «inquiet» de la présence d’armes à feu et d’armes blanches dans les écoles, M. Drainville a fait valoir que «des moyens sont déjà en place» pour remédier à la situation.
«Chaque école doit avoir un plan de lutte. Les policiers sont déjà présents dans certaines écoles. Il y a cette entente qui a été financée par le gouvernement du Québec en 2022 pour créer une équipe multidisciplinaire d’intervention dans les écoles [...] à Montréal», a lancé le ministre de l’Éducation.
M. Drainville a également cité le Plan de réponse pour des établissements sécuritaires mis en place par la Sûreté du Québec, auquel «plus de 1500 écoles» seraient déjà inscrites.
«Il y a déjà des moyens qui sont en place. Mais s’il faut en ajouter, nous en rajouterons», a insisté le ministre.
L’Agence QMI rapportait vendredi que la police provinciale a répertorié plus de 500 cas de violence armée dans les écoles depuis 2018. Pendant la même période, la SQ a aussi procédé à la saisie de centaines d’armes dans les écoles en région, dont des dizaines de carabines, des couteaux et du poison.
Mais le phénomène ne touche pas que les régions. Le nombre d’agressions armées dans les écoles a également augmenté à Gatineau, passant de 8 en 2018-2019 à 16 deux ans plus tard, selon les données du corps de police municipal. Pendant la même période, ce nombre a doublé aussi à Laval, passant de 7 à 14.
À Trois-Rivières, le nombre d’interventions policières pour des cas de violence à l’école est passé de 11 à 42 entre 2018-2019 et 2020-2021.
La pandémie en cause?
Pour le ministre de l’Éducation, ces hausses sont liées à l’augmentation de la détresse chez les jeunes en raison de la pandémie.
Citant des experts, M. Drainville a affirmé que «l’effet post-COVID se ressent dans les classes», et que la pandémie a «exacerbé les problèmes de santé mentale chez les jeunes».
Marwah Rizqy estime quant à elle qu’une telle explication, même si elle paraît évidente, est toutefois prématurée. En point de presse au parlement, elle a soutenu que plusieurs facteurs, dont la pandémie, le temps que les jeunes passent à l’écran et «ce qu’ils voient sur certains sites web» pourraient également être en cause.
Grande discussion
Mais pour le déterminer hors de tout doute, la députée libérale est d’avis que les parlementaires devraient tenir une commission parlementaire sur le sujet.
Au Salon bleu, le ministre Drainville n’a pas démontré d’appétit pour cette proposition. Il a toutefois souligné que toutes les propositions seront les bienvenues pour «bonifier» la stratégie sur laquelle ses équipes travaillent une fois que celle-ci sera prête.