Rénovations inachevées: la police s’intéresse à la propriétaire de TP Maison

Au moins deux plaintes auraient été déposées à la police contre Karine Breard, cette entrepreneure de Blainville qui aurait soutiré des centaines de milliers de dollars à ses clients avant de les abandonner au beau milieu de leurs rénovations.  

Notre Bureau d’enquête révélait la semaine dernière que Karine Breard et l’une de ses compagnies, TP Maison, auraient donné bien des maux de tête à des propriétaires qui souhaitaient rénover ou construire leur maison au cours de la dernière année. 

Dans la foulée de notre reportage, au moins deux plaintes auraient été déposées aux autorités policières contre la femme d’affaires à la tête de plusieurs entreprises variées. 

Le Service de police de la Ville de Granby confirme qu’un client s’estimant floué a porté plainte pour «fraude», mardi dernier. 

«Ça concernait des travaux qui n’ont jamais eu lieu», explique le porte-parole Marc Farand, qui confirme qu’une enquête est en cours.  

Un ancien partenaire de Karine Breard – qui aurait fait affaire avec elle au sein d’une autre compagnie – aurait quant à lui porté plainte à la police de Montréal, selon nos informations. 

La police de Montréal n’a toutefois pas voulu confirmer cet événement, évoquant des raisons de confidentialité.  

Expulsée de son manoir

Par ailleurs, Karine Breard doit quitter la luxueuse résidence de Blainville qu’elle louait, à la suite d’une ordonnance de sauvegarde prononcée vendredi matin par la Cour supérieure, au palais de justice de Saint-Jérôme. 

Photo fournie par une source

L’adresse officielle de TP Maison et de plusieurs entreprises dirigées par Karine Breard est celle de cette luxueuse résidence de Blainville.

Karine Breard, la plupart de ses entreprises ainsi que certains de ses partenaires d’affaires indiquent tous être domiciliés dans ce manoir, qui possède notamment une piscine intérieure.  

Or, cette maison appartient à une ancienne dentiste qui se bat actuellement devant les tribunaux pour reprendre possession de la propriété. Elle l’avait louée à une compagnie de Karine Breard, qui se trouve actuellement sous la protection de la loi sur la faillite. 

Le locataire – qui n’acquittait plus le loyer depuis quelques mois – doit remettre les clefs de la maison au plus tard le 15 avril prochain, sous peine d’expulsion. 

Le tribunal ordonne aussi à l’entrepreneure de ne plus utiliser l’adresse de cette résidence pour ses compagnies ou partenaires d’affaires. La modification de ces informations devra être faite au Registraire des entreprises dans un délai de 10 jours. 

Cette ordonnance est valide jusqu’en décembre, alors que les parties reviendront devant la cour pour débattre d’un litige concernant cette résidence. 

Sites fermés

Notons par ailleurs que les sites web et les pages Facebook de Kare Construction et M Ébénisterie, deux entreprises appartenant à Karine Breard, ont disparu de la toile depuis la parution de notre reportage.  

Ces sites utilisaient sans autorisation des images de projets de rénovation effectués par d’autres entrepreneurs, incluant des photographies tirées de la résidence de la comédienne Isabel Richer. Or, la comédienne n’a jamais fait affaire avec Karine Breard.