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Poignardé à mort à Verdun: la victime identifie le tueur au 911 avant de mourir

C’est dans la ruelle Troy, entre la rue Wellington et le boulevard LaSalle à Verdun, que Faiez Mohamedieh a été poignardé à mort par Pascal Hally, dans la nuit du 1er février 2021.
Photo d'archives, Agence QMI C’est dans la ruelle Troy, entre la rue Wellington et le boulevard LaSalle à Verdun, que Faiez Mohamedieh a été poignardé à mort par Pascal Hally, dans la nuit du 1er février 2021.

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Un Montréalais qui avait été poignardé dans une ruelle de Verdun a trouvé la force de dénoncer son agresseur juste avant de mourir, permettant ainsi de trouver l’auteur du crime, qui a écopé de 10 ans de pénitencier vendredi.

«Il a composé le 911 d’une cabine téléphonique pour mentionner avoir été poignardé au cœur, il donne une adresse sur le boulevard LaSalle et identifie son agresseur comme étant “Pat”. Il dit d’envoyer une ambulance», indique le résumé des faits rendu public vendredi au palais de justice de Montréal, dans le dossier de Pascal Hally.

Hally, 51 ans, était un vendeur de crack qui traînait de nombreux antécédents judiciaires, principalement en matière de vols, de non-respect des conditions, et dans des dossiers reliés aux stupéfiants. 

Pascal Hally, coupable d’homicide involontaire
PHOTO FOURNIE PAR LE SPVM
Pascal Hally, coupable d’homicide involontaire

Lors du crime commis en février 2021, il était d’ailleurs sous le coup d’une probation.

La victime de 38 ans, Faiez Mohamedieh, a de son côté été décrite par ses proches comme une personne «à l’écoute, qui voulait constamment aider».

Faiez Mohamedieh, victime
Photo tirée de Facebook
Faiez Mohamedieh, victime

«Il avait une belle âme bienfaisante», a commenté son frère, vendredi, en qualifiant de «traumatique» la nuit du 1er février 2021.

C’est que cette nuit-là, un ami de M. Mohamedieh lui avait demandé d’aller acheter du crack. Après avoir accepté, la victime s’est rendue dans une banque de la rue Wellington afin d’effectuer un retrait au guichet automatique. 

En sortant, son chemin a toutefois croisé, par hasard, celui de Hally. Les deux hommes se connaissaient, puisque M. Mohamedieh était déjà sorti avec la copine du vendeur de crack.

«Tu as volé ma femme», aurait alors dit la victime à l’accusé, qui était à ce moment sous l’effet de l’alcool et de la drogue.

Une petite altercation serait alors survenue. Sauf que Hally avait sur lui un couteau. Il a donné un seul coup à M. Mohamedieh, au thorax, mais il s’est révélé fatal.

«L’accusé, ne connaissant pas le sérieux de la blessure qu’il venait d’infliger, a décidé de rebrousser chemin», indique le résumé des faits.

Appel crucial

Ensanglantée, la victime a néanmoins trouvé la force d’appeler le 911 pour dénoncer son assaillant, donnant même son adresse. Durant son transport à l’hôpital, il a répété les mêmes informations.

«Le décès de la victime a été constaté [peu après]», a relaté Me Claude Berlinguette de la Couronne.

Or, c’est grâce à cet appel que Hally a pu être arrêté six semaines plus tard. Car malgré une analyse minutieuse de la scène de crime, les policiers n’avaient trouvé que peu d’indices.

«Il n’y avait pas de témoins, et l’enquête n’a pas permis de déterminer ce qui s’était passé», a confié la poursuite, vendredi, pendant que Hally plaidait coupable d’homicide involontaire.

L’accusé avait d’abord été accusé de meurtre, mais en raison «d’écueils dans la preuve», les parties se sont entendues pour qu’il plaide coupable à une accusation réduite. En sanglots, Hally a d’ailleurs tenu à s’excuser pour son geste.

«Je suis vraiment désolé, a-t-il dit en réprimant ses sanglots. C’est arrivé tellement vite, je voulais pas... Je le connaissais depuis 10-15 ans, on a déjà été proches, on a déjà pris une bière ensemble... Chaque fois que je me lève, je pense à ce qui est arrivé...»

Famille détruite

Mais malgré ces excuses que le juge James Brunton a qualifiées de «sincères», la famille du défunt peine toujours à s’en remettre.

«Ça fait près de 25 mois... c’était crapuleux et odieux, a témoigné la mère de la victime. Il n’y a rien de plus pénible et d’insupportable pour une mère que de perdre son enfant. Je suis sûre que la justice divine sera rendue un jour.»

La sœur de M. Mohamedieh a pour sa part rappelé qu’en tuant son frère, Hally avait «détruit une famille pour la vie».

«Mon frère vivra toujours au fond de nos cœurs», a toutefois affirmé le frère de la victime.

«La cour espère que la fin du processus judiciaire pourra leur offrir un peu de soulagement», a dit le magistrat.

Compte tenu de la détention préventive, il reste à Hally environ 6 ans et demi à purger. II était représenté par Me Annie Laviolette-Boisvert.

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