Vieux-Montréal: un Airbnb illégal et sans issue de secours en cas d'incendie
L'immeuble appartient au même propriétaire que celui qui a brûlé la semaine dernière
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En cas d’incendie, bonne chance pour sortir du Airbnb illégal situé dans une bâtisse patrimoniale appartenant au propriétaire de l’immeuble qui a brûlé jeudi dernier dans le Vieux-Montréal.
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Les annonces des 421, 423, 425 et 427, avenue Viger ne comprenaient aucun numéro de permis de la Corporation de l’industrie touristique du Québec (CITQ), ce qui est illégal en vertu de la Loi sur l’hébergement touristique.
Nous avons pu les louer pour une seule nuit, même s’ils se trouvent dans une zone de l’arrondissement de Ville-Marie où il est interdit de louer des logements pour moins de 31 jours.
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Émile-Haim Benamor a acheté cet immeuble datant de 1875 en 2014, pour 1,8 M$ sans hypothèque.
Une annonce intrigante
Le Journal a loué mercredi le 423 avenue Viger pour une nuit, car son annonce indiquait que le logement n’a pas de détecteur de fumée fonctionnel.
Lors de sa visite, Le Journal a finalement constaté que les deux détecteurs de fumée fonctionnaient.
Mais la chambre n’avait pas d’issue de secours en cas d’incendie.
Nous avons dû monter sur un meuble pour accéder à la seule fenêtre, bloquée par un grillage antivol. Nous n’avons pas réussi à l’ouvrir.
«La fenêtre est fixée. Ce n’est pas possible de monter sur la fenêtre parce que la fenêtre est en haut», a reconnu l’hôte de l’hébergement, Karla, appelée à commenter la situation au téléphone.
Une inspection chaque année
La dame, qui semblait mal comprendre le français et nos questions, a affirmé que la Ville de Montréal inspectait chaque année les logements.
Elle a demandé à parler au «propriétaire» et à la «compagnie» avant de nous donner plus de renseignements, dont son rôle dans la gestion de l’immeuble et son nom de famille.
«Je suis locataire d’un appartement sur Viger, pas le 423. [...] Je ne fais aucune gestion Airbnb [...] Je n’ai rien à vous dire», a de son côté affirmé la co-hôtesse du logement, Isabel.
Cette dernière nous a aussi renvoyés à la Ville de Montréal et au propriétaire pour nos questions sur les permis et la sécurité du logement.
L’avocat de M. Benamor, Alexandre Bergevin, a indiqué jeudi au Journal «manquer de temps» pour répondre à nos questions. Quant à la Ville de Montréal, elle n’avait pas répondu à nos demandes au moment de publier ce texte.