Fermeture du chemin Roxham: des migrants affectés par les changements sans préavis
Un homme parti d’Afrique de l’Ouest est arrivé 16 heures trop tard à Plattsburgh
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Plattsburgh, New York | Des migrants qui voulaient se rendre au Canada en passant par le chemin Roxham sont arrivés à Plattsburgh désemparés devant les changements draconiens annoncés sans préavis.
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«Je ne sais pas ce que je vais faire», lance Herman, originaire de la République démocratique du Congo, à la sortie de son autobus à Plattsburgh, à 30 kilomètres de la frontière canado-américaine.
Auparavant, il aurait pris un taxi le menant jusqu’au célèbre passage irrégulier du chemin Roxham. Or, depuis minuit samedi, presque tous les chauffeurs refusent de s’y rendre, de crainte d’être arrêtés.
Une entente survenue vendredi entre Justin Trudeau et Joe Biden empêche désormais les demandeurs du statut de réfugié d’entrer au Canada en provenance des États-Unis par un point de passage irrégulier, sous peine d’être refoulés vers un poste douanier américain.
Herman espère toutefois arriver à rejoindre ses frères qui se trouvent à Ottawa, en raison d’une exception accordée aux personnes qui ont de la famille au Canada.
Lorsqu’il a quitté sa maison mercredi dernier, il a laissé derrière lui sa femme et ses quatre enfants.
« Oui, ils vont me manquer. Mais compte tenu des conditions, j’ai fui le pays », a-t-il expliqué, précisant qu’il soutenait un homme politique actuellement incarcéré.
Herman avait fait une demande de visa au Canada en mars 2021, mais il n’a toujours pas eu de réponse.
Moins d’achalandage
Samedi après-midi, une dizaine de personnes seulement sont débarquées de l’autobus reliant New York à Montréal, avec un arrêt dans une station-service de Plattsburgh.
De ce nombre, sept se sont entassées dans une minifourgonnette noire en direction du chemin Roxham.
Les cinq adultes et deux enfants originaires de la Colombie ont franchi la frontière canado-américaine avec leurs immenses valises et leur poussette, sous un début de tempête de neige.
Une agente des services frontaliers du Canada leur a alors indiqué en espagnol qu’ils allaient être arrêtés, mimant du même coup des menottes aux poignets.
Ils seront alors amenés au poste frontalier de Lacolle, où leurs dossiers seront analysés.