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Le nombre de demandes explose au Tribunal du logement et il manque de personnel

Employés du TAL à bout de souffle
Photo fournie par Christian Daigle Christian Daigle, président général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, affirme que des employés du TAL sont à bout de souffle.

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En pleine crise du logement au Québec, les employés du Tribunal administratif du logement sont tellement surchargés qu’ils négligent les droits des locataires et locateurs, dénonce leur syndicat.

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« Les préposés sont là pour aider, accompagner les gens dans leurs démarches ; à l’heure actuelle, ils ne peuvent pas le faire », affirme Christian Daigle, président général du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec, qui représente les employés du Tribunal administratif du logement (TAL).

En entrevue avec Le Journal, il déplore le manque chronique de personnel et de mauvaises conditions de travail.

« On empêche les employés de donner toutes les informations nécessaires aux personnes qui les consultent ; pour nous, c’est grave d’en arriver là », souligne M. Daigle, mentionnant qu’ils ont la directive de ne pas parler de l’article 59.

L’invocation de cet article permet de prolonger le délai pour un avis reçu. 

Sachant qu’un locataire ou un locateur a 30 jours pour répondre à la plupart des avis, plusieurs personnes n’obtiennent tout simplement pas de rendez-vous avant la date d’échéance, dénonce le président.

Manque d’effectifs

Toujours selon le syndicat, les mauvaises conditions de travail ont poussé plusieurs préposés aux renseignements à quitter leur poste dans les cinq dernières années. 

À Montréal et à Laval, 38 % des préposés à l’information ont moins de deux ans d’ancienneté au TAL.

Selon le rapport annuel de gestion, plus de 4,7 millions de demandes ont été faites au Tribunal administratif pour 2021 et 2022.

Des ratés majeurs

Le Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec (RCLALQ) compare même les ratés administratifs du TAL à ceux de la plateforme SAAQclic, soulignant que les répercussions sont beaucoup plus grandes. 

« À cause de cette impossibilité à rencontrer des professionnels, certaines personnes perdent leur logement », ajoute Martin Blanchard, co-porte-parole du RCLALQ. 

En pleine crise du logement et en cette période de renouvellement de bail, des locataires attendent plusieurs heures au téléphone pour discuter avec un représentant du Tribunal administratif du logement.

Interpellé par Le Journal à propos du manque chronique de personnel dans leurs établissements, le TAL a répondu par courriel que, « comme tous les autres employeurs des secteurs public et privé, le Tribunal doit composer avec d’importants enjeux de dotation. Des efforts considérables sont investis afin de pallier cette situation et de doter les postes de préposés aux renseignements vacants ».

Notre demande d’entrevue a cependant été refusée.

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