Ce qu’il faut savoir avant de se porter garant financièrement pour un proche
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Un proche vous demande de vous porter garant pour l’aider à obtenir un prêt? Avant de dire oui, passez le test de ce petit jeu-questionnaire.
1. C’est bon signe si le prêteur réclame un garant
FAUX. Au contraire, lorsqu’une institution financière demande qu’une personne se porte garant ou caution pour un prêt, c’est plutôt un signal d’alarme à prendre en considération. « Cela signifie que la banque n’est pas sûre que l’emprunteur sera capable de rembourser sa dette, et c’est la raison pour laquelle elle demande à ce que quelqu’un se porte garant », explique Pierre Fortin, syndic autorisé en insolvabilité et président de Jean Fortin, conseillers en finances personnelles.
2. Il est possible de cautionner uniquement des prêts
FAUX. Un prêteur pourrait demander une caution pour des prêts, des prêts-autos, mais aussi une marge de crédit. Attention, car si vous vous portez caution pour une marge de crédit, même si elle n’est pas utilisée en entier (seulement 5000 $ sur 20 000 $ par exemple), vous êtes réputé garantir la totalité si l’emprunteur venait à utiliser toute la capacité d’emprunt de la marge.
3. Si je me porte garant d’un prêt pour mon enfant et qu’il rembourse sa dette selon les termes de l’entente, cela n’affectera pas mon dossier de crédit
VRAI. Un prêt cautionné et payé selon les termes du contrat n’affecte pas négativement le dossier de crédit de la caution, mais elle affecte sa capacité d’emprunt. « En effet, la dette cautionnée s’ajoute à la liste de ses dettes personnelles comme si elle lui appartenait. Par conséquent, cela augmentera son ratio d’endettement et réduira sa capacité à assumer des dettes supplémentaires », mentionne Pierre Fortin.
4. En cas de défaut de paiement, la banque va se retourner contre la personne qui a cautionné le prêt
VRAI. Si le débiteur principal n’a pas remboursé sa dette comme convenu et qu’il se retrouve en défaut de paiement, le prêteur vous demandera alors de payer la créance. La marge de crédit est un cas particulier : habituellement, le débiteur principal n’a l’obligation de rembourser que les intérêts chaque mois. Mais s’il y a défaut de paiement, alors l’institution financière pourrait faire un rappel de la totalité de la marge. La personne qui s’est portée caution devrait alors tout rembourser.
5. Si le débiteur principal ne rembourse pas sa dette, cela aura un impact négatif sur le dossier de crédit de l’endosseur
VRAI ET FAUX. Cela dépend. Lorsque la dette est transférée à l’endosseur après un défaut de paiement du débiteur principal, celle-ci apparaît alors dans son dossier de crédit. En revanche, cela n’affectera pas son pointage. Il faudra toutefois prendre entente avec le créancier et s’assurer de le rembourser. Dans le cas contraire, si vous ne vous acquittez pas de vos obligations, comme n’importe quelle dette en souffrance, cela aura un impact négatif sur votre cote de crédit et votre pointage.
6. La personne qui s’est portée caution est libérée au moment du paiement du plein montant par le débiteur principal
FAUX. Il peut exister des ententes différentes, indique Pierre Fortin. « Dans certains cas, la personne peut se porter caution uniquement sur une période déterminée – un an sur un prêt de cinq ans par exemple – ou sur une partie du montant uniquement », dit-il. S’il s’agit d’une dette future ou indéterminée, une marge ou une carte de crédit par exemple, ou d’une période indéterminée, dans ce cas la personne qui cautionne peut y mettre fin au bout de trois ans en donnant à toutes les parties un préavis suffisant.
CONSEILS
Comme dit le proverbe : « Qui cautionne paye ». Si vous vous portez caution, rappelez-vous que vous pourriez effectivement avoir à rembourser la dette. Assurez-vous que cela ne vous placera pas dans une mauvaise situation financière si vous acceptez de le faire.
Il n’est pas facile de refuser un coup de main financier à un proche, en particulier à l’un de ses enfants. Mais qu’il s’agisse d’un endossement ou d’un prêt d’argent, on devrait toujours se demander si cela aura une utilité au bout du compte. « Si c’est pour obtenir un prêt de consolidation par exemple, afin de payer des dettes de consommation, cela ne règle pas le problème à la source et la situation risque de se reproduire dans quelques mois », fait valoir Pierre Fortin. Cela risque aussi de créer des conflits ou des tensions familiales lorsque le remboursement ne s’effectue pas tel que promis. « Les gens confondent la bonne foi et la capacité de remboursement. Si le débiteur principal se retrouve dans une situation financière difficile et qu’il ne peut plus payer, ce n’est pas nécessairement de la mauvaise volonté de sa part, mais il reste que vous vous retrouverez responsable de sa dette », prévient-il.