Le lien espéré entre le chemin Roxham et le dossier chinois
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Justin Trudeau a réussi un tour de force. Non seulement a-t-il fermé le chemin Roxham alors que personne ne s’y attendait, mais il a réussi à nous faire oublier, depuis quelques jours, le dossier de l’ingérence chinoise dans notre processus démocratique.
En termes de communication, il s’agit d’un sans-faute. La manière avec laquelle le portrait de la situation a été transformé est digne des meilleures stratégies de relations publiques. Le premier ministre est passé, en l’espace de quelques jours, du politicien irresponsable qui a tant à se reprocher au chef d’État capable de conclure des ententes majeures avec le président américain et de les mettre en œuvre en l’espace de quelques heures.
Maintenant que nous savons que l’entente menant à la fermeture du chemin Roxham a été conclue en catimini il y a un an, on se demande quelles sont les raisons pour lesquelles on a fait la sourde oreille aux doléances des provinces et des partis d’opposition en ce sens depuis plusieurs mois. Pourquoi a-t-on maintenu le flou quant à la priorisation de ce dossier lors de la visite du président américain? Gardait-on cette importante nouvelle comme carte secrète, bien cachée dans sa manche, en attendant la prochaine crise politique pour l’abattre et changer le cycle de nouvelles? Si c’est la stratégie, c’est gagné sur toute la ligne.
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Il n’en demeure pas moins que le dossier finira par ressortir. Le gouvernement a finalement dû céder à la demande des partis d’opposition pour entendre la cheffe de cabinet du premier ministre, Katie Telford, qui viendra probablement nous dire qu’elle ne peut révéler des secrets d’État, nous laissant encore une fois dans un flou et une absence de réponses face à des questions forts légitimes.
Viendront ensuite les conclusions de ce rapporteur spécial nommé par Justin Trudeau. Recommandera-t-il la mise sur pied d’une commission d’enquête indépendante ou appuiera-t-il le gouvernement dans son entêtement?
Si on fait un parallèle entre le dossier Roxham et le dossier chinois, espérons que le silence persistant du gouvernement est, encore une fois, le signe que l’on travaille sur une décision importante et décisive qui serait annoncée dès la prochaine crise médiatique remettant en cause son leadership.